(une rencontre avec Frank Bornemann)
Frank Bornemann est un personnage assez formidable, que je découvre en l’interviewant, dans un charmant hôtel parisien.
Allemand, de Hanovre, ce musicien à la très longue et brillante carrière avec le groupe ELOY, dont il est le pilier et unique membre permanent, me parle avec beaucoup de passion de son histoire, mais aussi de sa trilogie d’albums consacrés à Jeanne D’Arc.
D’ailleurs j’ai entre les mains le tout dernier opus Echoes From The Past, accompagné d’un joli livret avec les paroles traduites de l’anglais vers le français (belle attention).
Il a performé et évolué dans un style de rock progressif / krautrock/ space rock, créatif et respecté depuis … 1969, même s’il me précise que les débuts furent difficiles avant d’atteindre le succès. Beaucoup de disques, de concerts : un véritable chapitre de l’histoire musicale depuis cinq décennies, qui dit mieux ? (OK Mick et Keith, on vous aime aussi).
Il parle bien notre langue et m’explique précisément ce qui l’a conduit à se passionner pour la Pucelle d’Orléans aussi bien artistiquement que culturellement. Après une découverte « coup de cœur » en voyant une statue de la sainte dans Notre Dame de Paris, il n’a cessé de creuser son histoire, allant jusqu’à faire partie de sociétés et clubs qui lui sont consacrés et visiter la Lorraine par exemple.
Composer des chansons, écrire des paroles sur elle, sa vie, son procès et sa mort, Frank y consacre son énergie et son talent. Il me confie qu’on lui avait confié le début de l’écriture d’une B.O. d’un film qui n’a pa vu le jour sur Jeanne D’Arc. Sinead O’Connor dans le rôle-titre et Sean Connery pour l’évêque Cauchon étaient pressentis, mais cela n’aboutit pas (frasques et déclarations tapageuses de la chanteuse, récemment disparue…). Cela eut été saisissant !
Côté musique ? Le disque Echoes From The Past est à écouter bien tranquillement en lisant les paroles, racontant des chapitres et tableaux de l’histoire de notre vaillante sainte. Chouettes envolées de rock progressif et belles mélodies, des accents floydiens parfois, on sent la patte de musiciens de haut niveau. Un effort admirable est fait pour l’artwork coloré et spatial (Michael Narten) dans le « vrai » CD.
A suivre dans quelques mois des concerts sur cette lancée, en Allemagne et en France ?
Une belle rencontre donc avec un morceau d’histoire, un humain chaleureux, un artiste polyglotte et cultivé, un musicien de 78 ans toujours 100% à fond dans ses projets ; accompagné de sa tendre épouse Brigitta, il est d’ailleurs touchant de les voir ensemble (50 ans de mariage !).
Echoes from The Past, pour mieux comprendre le présent et ne jamais oublier notre histoire, ne ratez pas les disques d’Eloy qui méritent votre attention.
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Jérôme « not farewell yet » V.