Si l’on entend, en 2021, des flots de musique à destination commerciale qui se parent d’artifices créés en studio grâce à la magie des ordinateurs et de logiciels de maquillage aux possibilités infinies, il est plus rare de trouver des œuvres pétries de synthétiseurs et dégageant de l’émotion, du style, voire des nuances subtiles de l’âme humaine.
Punaise, après une phrase comme ça, ce post va devoir être de qualité supérieure (NDLR).
Prenons l’exemple de Public Service Broadcasting et de leur album le plus récent, Bright Magic.
Ces britanniques surdoués, menés par J. Willgoose, Esq. nous ont habitués à des montages absolument virtuoses, mélanges fins de guitares, samplers de voix et sons, boucles entraînantes et d’évocations historiques émouvantes. Qu’ils nous parlent de Spitfire, World War II, Gagarine, conquête de l’espace, paquebots transatlantiques ou autres fort beaux thèmes, les PSB manient les bits, les séquences et la synchronisation parfaite.
Leur dernière création tourne autour de la ville de Berlin, mise en relief, en couleurs et en sons. Ville qui est donc la résidence principale de J. Willgoose, Esq. (pas de fumée sans feu). C’est un témoignage attachant et fort, peuplé de mots anglais et allemands, avec un casting de voix cinq étoiles.
Je cite ici le dossier de presse : « Outre Andreya Casablanca et EERA, les autres voix invitées sur l’album sont celles de Blixa Bargeld, vétéran des Bad Seeds et d’Einstürzende Neubauten, qui devient la voix de l’industrie berlinoise sur le robo-teknik « Der Rhythmus der Maschinen« .
Du grand art, l’on vous dit.
On retrouve ce qui fonctionne si bien dans PSB : des morceaux enlevés, puissants, cinématographiques et sensibles. Des nappes polyphoniques, des montées en puissance, des envolées aériennes et inspirées.
C’est donc le CQFD de cette chronique, l’explication auto-réalisatrice de mon raisonnement de départ, dont j’espère vous conviendrez de la justesse car vous allez -sans retard- écouter Bright Magic.
Jérôme « go ! » V.