L’Indus ce fleuve qui donna le nom à l’actuel pays qu’est l’Inde n’est pas seulement l’un des plus anciens et plus long fleuve du monde, c’est aussi un mouvement musical bien trop souvent écrasé parmi tous les styles musicaux, genres et sous-genre du Rock/Métal.

Très présent fin des années 90 et début 2000, avec des groupes comme Ministry ou Nine Inch Nails, le genre s’imposa encore plus avec Rob Zombie véritable novateur n’hésitant pas à combiner la musique ET la vidéo, lâchant même le genre musical début 2010 pour couvrir son penchant gore au cinéma.

Alors qu’est-ce que l’Indus ?

 C’est un mouvement issu de la vague post-punk affilié à la vague métal qui globalement prend ses racines dans l’esthétique gothique, les machines le Bruitisme et bien sûr le rock.

 Musicalement, il y a du sampling, les machines de l’univers techno combinées avec des bons gros riffs de guitares, rythmiquement ça donne des morceaux précis comme une mécanique à la Mad Max.

Du beat froid, une basse profonde et un chant souvent caverneux gonflé par des effets voilà en gros l’Indus, schématisé à l’extrême.

Rammstein c’est de l’Indus, Marylin Manson aussi.

Il semblerait que la France ne soit pas en reste de ce mouvement musical puisque de nombreux représentants de la scène française y participe activement.

Et en matière d’indus cocorico parlons un peu du groupe qui suit…

 Eisenower est un groupe de rock métal indus qui vient de Marseille et il semblerait que beaucoup de groupes indus ou du moins affiliés viennent du Sud, Sidilarsen et Punish Yourself sont les fers de lance made in France et utilisent massivement les machines dans leurs albums.

 Revenons à nos pastis avec Eisenower, sympathique power trio avec qui j’ai eu l’occasion de partager une scène à Istres il y a un mois environ.

Et au-delà de la sympathie de ces 3 musiciens, il faut bien le dire la musique qu’ils proposent et le show disons même l’expérience vaut le détour et surtout le coup d’œil.

 Pourquoi le coup d’œil ?

 Eh bien parce qu’ Eisenower ne se contente pas simplement de balancer des gros riffs sur scène, mais vient enrichir l’expérience scénique avec de la vidéo qui est projeté en fond de scène je vous mets en bas de pages tous les liens pour aller voir leur chaîne YouTube ultra blindé ras la gueule.

  Actuellement en pleine tournée ils défendent leur EP 5 titres « de sang impur » qui est extrêmement bien foutu et qui vient de sortir.

 Comme un diamant poli jusqu’au moindre détail sonore

 5 morceaux avec des sonorités indus, et une prédominance de samples mais ce serait mal connaître le batteur qui est d’une justesse évidente à l’oreille, et apporte une touche humaine assez intelligente, mis à part que le monsieur est un peu long à s’installer sur scène, ça vaut le coup de voir son jeu de batterie qui est assez exceptionnel sur la scène métal aujourd’hui.

 Alors oui les groupes indus en trio c’est assez rare on aurait vu la domination d’un clavier chef d’orchestre mais c’est sans connaître Eisenower et leur autonomie scénique, chacun assurant le job en équipe, sans montrer qu’ils sont occupés à gérer leur show plutôt que le public.

 

 

 

 Le bassiste Lionel un être profondément sympathique et humain, change du tout au tout sur scène pour devenir une 2nde guitare. La basse n’est plus simplement qu’une seule basse c’est tout une rythmique violente et agressive Lionel l’être humain s’efface devant Lionel la machine.

 François le guitariste chanteur n’est pas en reste il occupe le difficile métier de chanteur guitariste mais aussi parolier et c’est encore une fois assez travaillé sur les textes, qui sont fournis sur le Bandcamp du groupe

 C’est un groupe complet, efficace et il est vrai pour apprécier ce genre de show millimétré il faut vraiment avoir les conditions idéales pour pouvoir justement les apprécier à leur juste valeur.

 Actuellement en tournée En France et en Europe je vous encourage vivement à essayer de les choper près de chez vous il y a des dates à Lyon et à Marseille mais aussi bientôt j’espère à Paris

 On va commencer par la fin, changeons nos habitudes écoutons donc ces morceaux.

“Savitri” commence par des samples de musiques indiennes, (Inde..Indus tiens tiens le fleuve toujours présent) belle introduction pour une ode à Vishnu, c’est lent mais profondément mis en ambiance, dans les paroles on sent ce côté spirituel cet appel à être guidé pour un avenir meilleur ? Libre est l’auditeur.

Ça joue bien il y a même un petit solo qui sonne “à la dépêche mode.”

“Yellow Crisis”, pas besoin d’être philosophe pour comprendre que ça parle des gilets jaunes, de chaos de violence et de nouveau monde. Brutal et froid on est en plein dans une pure chanson indus.

Et là ça devient vraiment intéressant au vu du contexte actuel, “Azovstal” chanson en russe sur la bataille dans cette usine de sinistre mémoire. Oppressante cette chanson est encore une fois baignée dans une certaine souffrance suffocante.

Triste tout simplement.

La deuxième chanson “Altavisma” parle des extrêmes et de la tentation de s’y jeter. Chanson en français dans le texte hyper rythmé on comprend le choix du groupe de l’avoir mis dans cet ordre. Ça Envoie grave

Et enfin la première chanson “Rhino” porte bien son nom puisque ça démarre comme un rhinocéros à qui on aurait piqué son goûter.

A l’écoute de cet EP on s’aperçoit ouvertement de la qualité de l’écriture en 3 langues s’il vous plaît et surtout de la qualité sonore avec LA volonté de bien faire et de ne laisser aucun détail au hasard.

C’est propre, bien fait comme un artisan diamantaire qui aurait poli et repoli pour sortir un bijou.

Le souci en particulier de ce style de musique est qu’il faut absolument être dans de bonnes conditions en concert pour apprécier l’expérience tout entière.

Mais ça on leur fait confiance, je le sais ils maîtrisent leur sujet.

@pyofficiel

https://linktr.ee/eisenower

 

et voici l’interview du groupe :

Qui est Eisenower ?

Lionnel : Eisenower, c’est François, avant tout, qui écrit, compose et interprète les morceaux à la guitare et au chant. Mais c’est aussi Lionnel à la basse et Yannick à la batterie et à la gestion des samples et des vidéos pour la scène.

A qui s’adresse cet EP ?

Lionnel : À tout le monde, on ne vise personne en particulier. À vrai dire, on ne réfléchit pas à une « cible », on fait la musique qu’on a envie de faire sans penser au public. Après, si elle touche des gens, tant mieux. Et du coup, elle a au moins le mérite d’être honnête, à défaut d’essayer de plaire à tout le monde.

Yannick : En m’appuyant sur Lionnel, j’ajouterais que l’on aimerait également toucher les personnes que cet EP ne vise pas spécialement.

De quels artistes vous sentez-vous le plus proche et de quels artistes voudriez-vous faire la première partie ?

Lionnel : Perso, je suis un gros fan des Cure, de Tool aussi et de tellement d’autres choses, difficile de résumer ses influences si brièvement.

Après pour les premières parties, je te citerais personne et puis j’aurais même tendance à dire pas celle des artistes que j’apprécie car j’ai eu la chance d’en faire 2-3 et ça a souvent été une déception, sur le plan humain je parle … donc je pense qu’il vaut mieux ne pas croiser ses idoles, si tant est qu’on en ait, et garder l’image qu’on a d’eux.

Yannick : Pour ma part, cette question a toujours été pertinente. Étant donné que j’écoute beaucoup d’artistes venant d’univers musicaux différents, je pense être influencé incosciemment par tout ce que j’écoute.

Votre univers sonore est déjà très riche pourquoi rajouter des éléments de vidéos sur scène ?

Lionnel : Ça s’est fait un peu par hasard. Lors de l’enregistrement du dernier EP, j’avais pris ma caméra pour faire des petits teasers de l’enregistrement et quand je me faisais chier (parce qu’on se fait souvent chier quand on enregistre … lol) je faisais des vidéos chelous en jouant avec le zoom, les lumières, les textures, etc. Puis, plus tard m’est venue l’idée de monter ça parce qu’on était sur une dynamique de clips (on bossait sur une trilogie) et les autres en le visionnant m’ont dit, à juste titre : « c’est pas un clip, c’est une vidéoprojection ». Et de là j’ai enchaîné et j’ai fait les autres.

Qui réalise et monte les vidéos ?

Lionnel : C’est essentiellement moi. Mais François en a fait une récemment.

Qu’apportent ces vidéos à l’expérience du concert ?

Lionnel : Ça il faudrait le demander aux gens ! Mais globalement, ça fonctionne bien et les retours sont assez bons et nous confortent dans l’idée que la vidéo est désormais le quatrième membre du groupe. D’ailleurs, on teste des configurations transportables pour pouvoir les diffuser, quel que ce soit le lieu qui nous accueille.

Yannick : Les vidéos sont même en quelque sorte le cinquième élément (référence au film lol), le quatrième étant les samples. Je trouve que ça a l’effet de surexciter le set.

Les paroles oscillent entre français anglais et russe y a-t-il une particularité pour la chanson chantée en russe ?

Lionnel : Pas d’autre particularité que la volonté de François de s’exprimer dans cette langue je crois.

y a-t-il un message particulier Au regard de la situation actuelle en Russie ?

Lionnel : Absolument aucun.

Comment se passe la tournée quel est l’accueil fait à vos chansons ?

Lionnel : Ça se passe très bien, c’est toujours cool de partir jouer. Surtout que là on arrive à se monter des tours de 3-4 dates à chaque fois, voire plus, donc ça permet de vivre la petite vie de tournée à notre niveau avec tout ce que ça comporte et c’est différent des dates sèches quand même.

Yannick : Effectivement, l’organisation de cette tournée est bien goupillée aussi par le fait de la bonne entente du trio. Quant à l’accueil, le public est positif sur ce qu’on lui propose.

Il y a une date en Italie pouvez-vous nous dire en quoi le public italien est différent du public français ?

Lionnel : J’ai pas mal eu l’occasion d’y jouer parce que j’ai des copains là-bas mais j’avoue que le côté chaleureux des pays latins est assez présent lors des concerts, et pourtant on peut pas dire qu’on soit pas des latins, en venant de Marseille … mais l’accueil y est souvent enthousiaste. Parce qu’on est français aussi peut-être ?

Yannick : Contrairement à Lionnel, c’était la première fois que je jouais en Italie mais j’ai eu l’impression que le public était moins fermé que dans certains lieux en France.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Lionnel : Que ça dure, que les concerts s’enchaînent, qu’on en ait de moins en moins à booker par nous-mêmes et qu’on nous appelle pour jouer, qu’on soit programmés dans des festivals, enfin que des bonnes choses !

Yannick : Une jolie suite.

 

 

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