Newcastle ?
Est ce une bonne accroche pour commencer une chronique ?
Nouveau château en français, ou plutôt Neufchâtel si on en croit les archives, cette ville construite par les Normands ne fait pas tout à fait rêver, même si Sting ou encore Paul Gascoigne le footballeur y sont nés, c’est pas cocotier et piscine chauffée.

C’est vrai, Newcastle à la télé on pense tout de suite au foot, une équipe qui a vu des stars du balon rond comme David Ginola ou Laurent Robert coté frenchie.
Les Novocastriens, mot compte triple au Scrabble, ne sont pas très loin de la frontière écossaise et honorent le titre de ville la plus froide d’Angleterre avec la Mer du Nord pas très loin, il y fait froid voire glacial et les températures moyennes n’y dépassent pas les 20 degrés.


Alors pourquoi une artiste comme Prudence Hgl, Prudence Hauguel dans le civil, artiste franco américaine née à New-York en 1995 a-t-elle appelé son EP « Newcastle »?

Crédit Margaux Martins

Crédit Margaux Martins


On apprend qu’elle a déménagé à Newcastle en 2017. et c’est là-bas qu’elle a découvert ses talents d’écriture et de composition.
Alors oui Newcastle rend créatif, tu me diras c’est pas les Maldives, pas le temps d’aller chiller dans ton hamac à écouter les perroquets, à Newcastle tu malaxes ton seum bien pépère et tu en fais quelque chose d’artistiquement cool.

Cool, pas triste, c’est la particularité des bons artistes, ceux qui dans ce manque de lumière, dans le froid, sont capables de nous accoucher d’un truc qui ne sent pas la facilité du soleil, à la fois instrospectif mais aussi lumineux.

Ainsi est « Newcastle » un EP fort sympatiquement POP R&B, une pop novocastrienne, (et de deux les amis scrabbleusiens et scrableusiennes)
Pop urbaine qui rappelle un peu Simple Minds.
C’est matiné de soul qu’il faudra consommer cet EP 4 titres qui sent furieusement l’héritage chanté de certaines diva et pointures du genre, on entend Whitney Houston, et les tremolos de Christina Aguileira, désolé mon repertoire n’ira pas plus loin…

Et dans les morceaux comme V.E.N.U.S il y a de la trompette bien jazzy pour encore nous perdre dans ce limitant foure tout POP, Prudence HGL avec Home nous questionne ce qu’est un chez soi, une vagabondance de l’esprit, une errance sur un anglais qu’on devine ciselé sur les paroles.
Freedom hymne à la liberté et Gargoyles finissent tranquillement la digestion rapide de 13 minutes de cet EP, consistant et très épais.


Il serait vain mes amis de cataloguer simplement cet EP dans de la POP sous peine de passer pour un inculte musical.

 

Et il n’ya pas besoin d’être un expert pour affirmer que cet EP est top et que Newcastle a bien fait son boulot de stimulation pour Prudence HGL qui nous livre en main propres un petit bijou ultra soigné.

13 minutes de Soul POP urbano tranquilles, destinés à un public exigeant.

On me fait signe dans l’oreillette que Wizaman un artiste de DUB, ambiance sans voix reaggaeniene a contribué à ce très bel EP.
Dans les synthés les ambiances les rythmes, tout est fait pour nous emmener loin, dans des contrées suaves et tendres.

 


Vous l’aurez compris, cette musique si sympathique exècre la violence, et c’est peut être le défaut à la première écoute, cette sensation de coton, ce noyau de bisounours, une alice au pays des merveilles du  DUB avec un gros joint jamaicain


Aux confluences de plein de styles tous aussi métissés les uns que les autres, on peut être sur que c’est vers le son UK que cet EP se tourne, avec des saveurs et des volutes qui nous décalent volontiers vers des ailleurs sans politique, sans inflation ni pouvoir d’achat, bref pour déconnecter cet EP est parfait.

@pyofficiel



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