Dawes

Songazine a rencontré pour vous un groupe venu de Los Angeles. Deux frères sont aux commandes : Taylor et Griffin Goldsmith. L’un est chanteur/guitariste et l’autre batteur. Ils sortent leur quatrième album All Your Favorite Bands. Ce sont les Dawes.

Une petite chronique-album s’impose. Elle tiendra en une brève. Ce quatrième opus des frères Goldsmith est de toute beauté. Un très beau condensé de soft-rock, blues, voire pop-rock. Peu de chansons juste neuf, mais beaucoup d’émotions auditives. Le chroniqueur est ravi de voir qu’aujourd’hui, un groupe fasse de longs solos de guitare dans leurs chansons. Taylor est un génie, il arrive à faire couiner sa guitare et c’est magique. Chapeaux les artistes, car c’est devenu rare.

Pour les incultes qui ne connaissent pas le groupe, voici une petite définition par Taylor Goldsmith : « C’est difficile. Bob Dylan nous avait posé la même question : « Dites-moi, qu’est ce qui vous différencie des autres jeunes groupes ? Pour nous, nous sommes un groupe de rock’n’roll avec une certaine tradition rock. Elle est héritière des années 60-70, notamment avec nos solos de guitare, les harmonies, les mots que t’entends dans nos chansons. En même temps on veut essayer aussi d’utiliser des concepts qui sont propres à aujourd’hui 2015 ». Pour anecdote, ils ont quelques temps joué en première partie de Mr Tambourine Man.

Les médias parlent de Neil Young comme source musicale. Quand on écoute mieux, il y a une ressemblance avec The Loner (le surnom de Mister Young) : « Il y a cette idée vraie, nous l’aimons. Après, on se centre sur notre rock national. Nous nous inspirons de groupes qui descendent de la South America Music des années 70, voire même du jazz. Jackson Browne reste, pour moi, un des meilleurs songwriters », Griffin rajoute : « J’écoute tout ce qui se ressemble à West Coast Pop Art Experimental Band. J’aime ce qui est psychédélique. » Son frère conclut : «  Nous n’avons pas vraiment de favoris. On est différent chaque année. Aujourd’hui on peut te dire que nous aimons le dernier album de Keith Richards en solo (Crosseyed Heart). Le lendemain un autre. En résumé, nous sommes très ouverts en musique, en tout cas dans le rock ».

Welcome to the jungle

Taylor,  en prenant un bout de croissant, revient sur ce qu’est All Your Favourite Bands mais aussi sur leur façon de travailler : « Cela a commencé, il y a deux ans à Los Angeles. La première que nous avons enregistrée a été I Can’t Think About It Now et notre dernière All Your Favorite Bands. Nous étions en tournée aussi, ce qui nous a pris plus de temps à créer. Quelques groupes vont te dire qu’ils se réunissent dans la même salle pour composer. Nous c’est le contraire, on est chacun de notre côté à écrire, à essayer, on s’envoie des démos. Le seul moment où on est vraiment ensemble, c’est à la fin quand tout nous semble clair, prêt et à ce moment précis, on enregistre ». Il conclut sur la manière de la jouer chez Dawes : « Notre façon de penser, de créer de la musique est différente de ce que l’on pense des groupes. Nous ne jouons pas de la musique pour faire de grands singles, de grands tubes qui s’afficheront sur le hit parade. Un énorme succès serait bien certes ; mais terrible pour nous ».Dawes

Il poursuit sur l’atmosphère de l’album : « Dans nos œuvres et dans celui-ci, nous n’essayons pas de réaliser des chansons tristes, pour faire pleurer les gens. Non, je le vois d’une autre  manière, elles sont enrichies d’émotions positives. Quand je les écoute, elles me donnent toujours le sourire. Elles finissent, la plupart du temps, de façon heureuse en ne tombant pas dans la niaiserie».

Même punition, même question que pour Madisen Ward & The Mama Bear. Ils viennent de L.A., la vie musicale est comment là-bas ? Griffin nous la raconte : « La vie à Los Angeles, me fait toujours penser à une « Jungle City ». C’est un amas relationnel, parfois très fermé, d’amis à amis, de groupes à groupes. Il y a toujours un plus grand qui va conduire le bateau sur un genre de musique. Les autres artistes vont grappiller tout autour », le frère poursuit : « Certains artistes qui sont excellents en musique, en création, galèrent car il manque ce sésame. Ensuite, je pense qu’il y a un retour de l’esprit des années 60-70’s, c’est-à-dire du partage, de la collaboration, de l’entre-aide entre groupes ». Les deux frères se mettent d’accord et ils donnent au chroniqueur deux noms de musiciens : Blake Mills et Jonathan Wilson. « Ce sont des gars bien qui font un bon rock à l’ancienne et qui méritent d’être connus » concluent-ils.

L’interview se termine sur ces mots. Taylor se lève prend sa guitare sèche et joue un petit air, en attendant le prochain entretien. Le chroniqueur s’en va, lui, sur d’autres chemins musicaux.

Thomas Monot

Bonus lien :

I Can’t Think About It Now

Blake Mills

Jonathan Wilson

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