A l’ère du tout numérique, quand les idées à la con se propagent plus vite qu’une épidémie de gastro, l’envie de tout cataloguer, de tout étiqueter, devient compulsive. La musique n’y échappe pas et on voit fleurir des groupes apparentés rock affublés de tous les genres possibles (folk, math, comedy, funk, country, grunge, hard, indus, expé, indé, ambiant etc…). Nos collègues les plus corrompus parviennent ainsi à nous proposer les trucs les plus improbables labélisés pop rock, glam rock, emo rock, et hérésie parmi les hérésies soft rock.
Et le rock (point) dans tout ça ? Il est où ?
Heureusement pour nous, il existe encore quelques groupes pour ravir nos oreilles et notre sens de la simplicité. C’est du rock (point). Avec leur air de pas y toucher, leurs sonorités grunge et rock qui déménagent, Band of Skulls fait partie de ceux là. Je les ai découverts il y a maintenant deux ans, pour leur second album Sweet Sour. Je m’étais réveillée avec l’envie d’aller à un concert, je suis allée à la Flèche d’Or « pour voir » et j’ai été conquise.
Le trio, formation qui a bien réussi à certains, propose une musique maîtrisée, puissante, qui groove. Tout en pudeur dans ce monde impudique, ils sont intimistes et apparaissent sur scène et en studio comme une force tranquille. Une alchimie parfaite naît des trois personnalités, ainsi que de l’union des voix d’Emma Richardson et Russel Marsden.
Récemment le groupe a dévoilé le premier single de leur prochain album (Hymalayan à paraître fin mars) et ce que je peux dire c’est que chez moi, ça tourne en boucle. Compo pêchue aux accents floydiens et digne héritière d’Hendrix, Asleep At The Wheel laisse présager du très bon pour la suite. Le groupe semble prendre un tournant 70’s dans l’énergie et la bonne humeur. Ils annoncent dans la foulée une tournée mondiale et prévoient 4 dates en France en avril. Mon conseil : c’est surtout à ne pas rater !
A bien y réfléchir, c’est d’ailleurs pas plus mal ce petit revirement 70’s car, pour la fan de prog’ que je suis, je me dit que quitte à ce qu’on reparte vers des idées vieilles de 40 ans comme semble le vouloir une bonne partie de la population (Espagne pour tous, je te salue), autant être accompagnés de bonne musique !
Hédia