(Photo Laurence Barriol Lalvée)

La juste puissance électro rock poétique –Ou la règle de 5 d’Aube L et son collectif de 4 musiciens-

Avec Aube L, cela commence toujours par des [Rires].

« Ce qui m’arrive aujourd’hui ?! Une question de rencontres, d’alchimie et d’évidence à l’arrivée du dernier membre du groupe » me confie-t-elle directement dans nos tous premiers mots échangés par téléphone.

Mais avant l’arrivée, il y a quand-même eu le départ, 20 ans en arrière, déjà…

Musiques de film, théâtre, spectacle vivant et scènes sur lesquelles, seule, Aube L n’était pas toujours à l’aise. Première tentative de monter une aventure collective musicale : complexe. [Silence].

Aube L. décida de poursuivre son chemin artistique en se recentrant sur elle-même, pendant 10 ans exactement de métier en solo : femme autodidacte des textes aux sons, Cubase, basse, batterie, violon en fond, guitare, clavier et chant…Ah le chant…pénétrant… « Stars in your scars… »

De l’accident d’hier à l’évidence d’aujourd’hui… « De la boue aux étoiles… »

Aube L. fut repérée par les équipes de The Voice France sans pouvoir franchement se mettre en lumière car finalement laissée dans les coulisses, considérée comme trop particulière, pas suffisamment amatrice calibrée aux formatages d’audience télé.

« Wake up the joy».

Crédit Photo : Monsieur Gac

Aube L empruntait alors les chemins de traverse. « Time for happiness ». Professeure de chant, art thérapeute au service du développement et de l’accomplissement de soi tout en continuant à monter seule sur scène. « À mon étoile».

Et puis la Covid a fait son entrée.

Telle la renaissance d’un phoenix, Aube L. décide de reconnecter à l’autre, de réinjecter la reconnaissance de ses pairs dans un projet plus global au service d’un écosystème de pur plaisir, se délestant des contraintes à exercer le métier de chanteuse professionnelle.

« Remonter un groupe. Aller dans les profondeurs, s’enfoncer pour mieux voir l’horizon et prendre de la hauteur. Lumière et Gorges du Régalons. »

« (…) M’ancrer dans la terre. M’inspirer des éléments de la nature. Parler de ma trajectoire sans sentiment d’appartenance. (…) La terre est devenue ma mère. Connecter à cet univers, cette chose immense qui m’élève et me dépasse totalement. (…) Me sentir envelopper par les étoiles qui veillent sur nous comme la mienne avec moi depuis toute petite.» [Silence]

« All over the clouds ». L’écriture redevint « l’issue » d’Aube L. en l’associant au fait d’assumer, d’assumer qui elle est.

Elle plonge désormais dans les abysses de son intimité profonde, en toute humble introspection, par la langue française qui percute ce tout nouvel album. Connecter « mon enfant ».

Inspirations contemporaines, Ouistreham, Florence Aubenas, les femmes de l’ombre, les métiers qui te rendent plus objet que personne et dans lesquels trouver la force pour s’extraire est si difficile. Travail à la chaîne, nuit blanche, lectures, « Klara et le soleil », études, travail à la chaîne, nuit blanche, lectures, études, travail à la chaîne, nuit blanche, lectures, « Là où chantent les écrevisses », études, travail à la chaîne, nuit blanche, lectures, « La vraie vie », études. « Qui suis-je ? » Encore. Encore. Encore.

Loyauté et force assassines. Sortir de cette trajectoire, faire différemment, « devenir grande ». Du tragique nait la transformation, la libération.

« Je n’imagine pas que la musique puisse être autre chose que charnelle, physique elle est quelque chose de sensible. Je ne peux d’ailleurs pas la penser autrement ! [Rires]. La musique, c’est terrien, animal, subtil et aérien. »

« Comment m’appartenir ? » Maintenant entourée de quatre musiciens qui portent la puissance, décuplent ensemble et avec elle l’émotion et la rendent vivante, le projet fait  enfin sens pour Aube L. « Le soir de ma vie ».

Se réparer, se reconstruire, se projeter dans un avenir proche meilleur. Accompagner le vivant moins chanceux dans ses conditions de vie vers des opportunités de rencontres inspirantes et la réalisation de soi.

4 nouveaux musiciens. Rassemblement. Unité. Corps. Saveurs musicales de diverses influences, présentes dans la constance, parfois silencieuses mais toujours à leur juste place, d’autres fois pimentées incarnant maturité [Rires], et sensibilité donnant avant tout du relief. « Oui, le relief, c’est que j’aime dans la musique. » [Silence]

« Devenir grande, c’est l’inverse de vivre petit. C’est être libre d’être soi…en grand. Comme si je m’autorisais à prendre ma place, d’être ok avec moi-même et de rayonner avec ce que je suis !

Au travers de ce rassemblement, j’ai envie de donner de l’élan, de libérer l’énergie, les énergies. Quelque part, c’est un long chemin d’être soi, d’exister [Rires] (…) Se réaliser, c’est un sacré boulot même [Rires] ! »

***

Lorsque je demande enfin à Aube L. de me partager ses rêves actuels et ses envies du moment, je comprends qu’une nouvelle porte s’ouvre : celle du partage et d’un rayonnement encore plus intense que ses mots me transmettent de l’autre côté du téléphone. « Tree life ».

***

« Je veux continuer d’avancer, de cheminer. Je veux pouvoir rencontrer le cœur de pleins de personnes. Sur scène, je me visualise tel un arbre dans une forêt [Rires].

Chaque concert est une forêt ! C’est un raccourci de cœur à cœur incroyable : nous allons direct à l’essentiel. Plus de jeux, ni de postures inconfortables, rien d’autre ne compte que l’essentiel [Silence]. J’ai envie de cet essentiel-là. »

La juste puissance électro rock poétique…Monter à nouveau sur scène, en collectif, jouer, faire des concerts, jouer, transmettre, partager, ressentir, monter à nouveau sur scène, en collectif, jouer, faire des concerts, jouer, transmettre, partager, ressentir, monter à nouveau sur scène, en collectif, jouer, faire des concerts, jouer, transmettre, partager, ressentir… [Silence] Encore, encore, encore. Faire une tournée. Et puis recommencer…[Rires] 

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Un immense merci Aube L pour cette règle de 5 de la juste puissance électro rock poétique que je vous invite à découvrir sans modération en cliquant là, ici, oui !

Guillemette P.

 

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