
Après un premier disque déjà remarqué (Qui naît dort plus, 2021), Armande Ferry-Wilczek revient avec un nouvel album intime et flamboyant : Sur les pavés de mon enfance.
Alors non, c’est pas des comptines my friend! Pas du tout… On est plutôt dans l’introspectif dans le sensible.. ne partez pas!!! C’est fait avec classe et élégance vous allez apprecier.
En douze titres comme douze pierres posées sur un chemin de vie, chaque chanson devient un pavé fleuri, un fragment de mémoire transformé en force, c’est comme un café réconfortant après une longue ballade sous la pluie, chaud, fort en gôut, et de la belle saveur.
Ici, tout est personnel, viscéral, habité. Armande écrit, compose et interprète ses propres textes, portée par les arrangements somptueux d’Antonio Placer (nommé aux Victoires de la Musique 2022).
Ensemble, ils bâtissent un paysage sonore d’une richesse rare : guitares, cordes, percussions et voix s’entrelacent dans une palette de timbres qui oscille entre dépouillement et intensité orchestrale, c’est magistralement jazz, et pourtant si digeste grâce aux mélodies et à la voix de l’interprète.
On voyage entre chanson française, musiques du monde, échos de fado ou de valses incandescentes ,un univers où chaque note devient une respiration.
Une voix brillante et haute qui convient parfaitement aux format world music, jazz chanson, sublime.
Mais plus qu’un album de musique, Sur les pavés de mon enfance est un journal d’âme. Armande y dépose ses révoltes (Poupée saturée, cri contre les violences intimes), ses blessures (Putain de jugement), mais aussi ses amours (Grenoble, je t’aime déjà) même interdite de séjour… nous dit le refrain, chapeau bas sur le jeu des mots !
Il y a aussi ses insomnies (Dans ma tête tu traînes), avec ce violoncelle et ce piano si jazz… un mélange d’inquiétude et de tourment, parfaitement traduits en musique .
Ce disque est traversé par une énergie de résilience, ah ça mes amis quand on vous dit que les artistes transforment le moche en beau, on en a un parfait exemple!
Derrière la douleur affleure toujours la lumière, et derrière la fragilité, une puissance .
L’orchestration parfaite pose les bases fortes pour que le chant explose!
On retrouve des chansons qui soignent comme des mantras, des mélodies qui enveloppent comme des berceuses (le fado Bocadinho) et Armande chante en portugais! Le violon nous transpose dans un Lisbonne que n’aurait pas renié une certaine Amalia Rodrigues
Ce qui frappe, c’est l’humanité encore une fois, profonde de cette œuvre. Armande chante avec une voix lumineuse, à la fois fragile et assurée, qui touche par sa sincérité brute.
Avec Sur les pavés de mon enfance, Armande ne se contente pas d’offrir un disque : elle propose une traversée, une initiation.
@pyofficiel