Cet article est le numéro 1 sur 7 du dossier Limoges : bons baisers de la diagonale du vide

On a beau se la jouer punk, passé un certain âge, le confort c’est important. Bien sûr, les concerts dans des squats, avec de préférence une descente de police avant la fin, ça vous fait un sujet tout trouvé pour vos scene reports et +10 points à votre crédibilité underground. Certes. Mais j’ai une dispense du docteur – rapport à ma scoliose – et je préfère me désolidariser tout de suite que vous décevoir plus tard. Autant que ce soit clair entre nous : la salle, ça compte. Or, c’est pas pour cafter, mais à Limoges, il y a de bien beaux endroits pour écouter de la musique amplifiée de jeunes. Les grincheux diront qu’avec 300 jours de pluie par an, l’autochtone avait tout intérêt à soigner le gîte. Les grincheux n’ont jamais tout à fait tort. Mais le résultat est là.

Enfonçons hardiment une porte ouverte (même pas peur) : la vitalité de la scène passe par des lieux pour accueillir ce que le travail associatif (ou non) a patiemment organisé. Or, on a beau aimer se plaindre, il y a à Limoges pas mal d’endroits où la salle est belle, le son plus que correct, la programmation diversifiée et où les tarifs d’entrée sont compatibles avec des revenus inférieurs à ceux de Bolloré.

« Et encore, me répètent les anciens combattants du cru, vous n’avez pas connu les temps héroïques, ma p’tite dame ». Quelques lieux mythiques ont disparu (heureusement, on a retrouvé de splendides tapisseries d’Aubusson relatant la geste des cafés-concerts limougeauds de la fin du XXe siècle) mais au vu des très beaux restes (et des résurrections récentes), je ne veux même pas imaginer ce que serait ma vie s’il y avait plus de concerts, d’expos et de conférences. Une longue et ininterrompue série de frustrations. Déjà que.

Henriette de Saint-Fiel

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