Je l’ai souvent écrit, j’ai moult fois posé la question et y ai réfléchi presque à chaque fois que j’ai commencé à attaquer l’AZERTY avec mes deux index.
Se poser en rock critic, à partir de rien, de subjectivité, d’un référentiel culturel personnel est un acte assez arrogant voire d’une prétention illimitée. Supplément à charge, surtout si c’est pour dézinguer une œuvre, alors que l’on ne sait même pas jouer « Jeux Interdits » sur une guitare sèche.
Ceci dit, la liberté de dégommer, avec talent si possible, mérite que l’on batte pour elle. Voir le très excellent article de Bester dans Gonzaï. Prenez le temps de le lire, et pas en diagonale, il a secoué un peu mes neurones trop calmes et m’a rappelé qu’il faut sans cesse se remettre en question. Et je le remercie de jeter un pavé dans ma mare (je suis 120% laudatif, je sais, je sais, j’essaie toutefois d’injecter un poil « d’angle » à mes posts).
Songazine bientôt 8 ans, 2400 articles, on continue, on arrête, on fait autre chose ? A suivre !
Fait récurrent : il y a des tas de gens qui nous écrivent, tous les jours, toutes les nuits, pleins d’espoir de lire une chronique sur notre site, ce qui est émouvant, surtout lorsque seulement 1% des requêtes sont satisfaites par nos mains agiles mais bénévoles.
En tout cas, il y a 76 ans : armistice, les chleuhs étaient kaputt et les japs allaient se prendre Little Boy puis Fat Man (combo hit) dans le coin de l’oeil au mois d’août un peu plus tard, ici c’est jour férié, je peux vous faire l’apologie de 4 albums différents mais porteurs de talents et qualités (de mon point de vue, s’entend, le but étant que vous puissiez tenter de parfaire votre opinion par une écoute attentive !)
Belgique numérique historique
Telex, des belges futés et pas futiles. (I love Belgium, I love BXL).
Balayant 1978 à 2008 en une rétrospective punchy, et ils ont mis à la sauce synthés et boîte à rythmes des tas de reprises, sans oublier de composer des ritournelles pétillantes. Here you are : This Is Telex, signé chez le prestigieux Mute Records.
Aller représenter son pays dans la très ringarde Eurovision ET être classe, dans le coup, sans avoir à rougir d’une œuvre populaire voilà un paradoxe.
Et je me souviens que les « Telex » c’étaient des grosses machines très officielles dans les bureaux des années 70, qui envoyaient des messages brefs et sérieux, avec une techno simple. Le plus marrant c’étaient les confettis produits par les fines bandes de papier perforées.
Vintage, touchant, inoubliable, comme le groupe du même nom.
Virer sa Kuti ?
Fehler Kuti, album Professional People
J’ai ouvert le mail simplement car je suis fan de Fela et Femi (Kuti).
Celui-ci est artiste très étrange, apparemment lié à l’Allemagne (ça fait loin du Nigéria, non ?), ET je n’ai même pas de bio qui m’explique le quoi et le comment, donc je trouve cela amusant.
L’album Professional People m’a en tout cas touché, car c’est une somme foutraque de morceaux décalés, mélancoliques. Recherche de mélodies oniriques, fort poétiques, Fehler Kuti me semble parfait pour la B.O. de vos rêves nocturnes agréables mais difficiles à expliquer. Il s’en dégage une ambiance quasi Lynchienne, douce, alanguie, qui va parfaitement avec le ciel gris d’un jour férié sans but, que je vois de ma fenêtre. J’ai songé aux Residents parfois… Yep, si quelqu’un pouvait m’éclairer sur lui ?
Apparat et le cinéma
Soundtracks, du musicien électro-big cerveau-multi étiquettes Apparat, c’est de la balle.
Voyez, ce qui est aussi frustrant dans cet engagement de journalisme musical et de ne pas pouvoir approfondir ! J’ai écouté une fois en entier, une fois par à-coups et je me dis : mais oui c’est bien, c’est très bien. Instrumentaux variés, multicolores avec du talent et de la créativité toutes les 30 secondes.
42 pépites synthétiques un peu magiques. Extraits de B.O. de 4 films.
Je cite le presskit : Soundtracks est le coffret complet des quatre chapitres de musique de film d’Apparat (aka Sasha Ring), publié en numérique en 2020 et maintenant disponible pour la première fois en vinyle. Le coffret comprend les sorties successives Capri-Revolution, Stay Still, Dämonen et Equals Sessions.
Je suis confus, cf ce que je vous disais en début de chronique… et le seul « call to action » que je vous transmets est de prendre le temps d’écouter Soundtracks, voire de vous en inspirer, fussiez-vous musicien par le plus grand des hasards ?
Compilation délicieuse, festin sonique
Voyez, encore un mail que je lis parce que j’apprécie l’attachée de presse (et qu’elle sait ce qui pourrait me plaire).
Bingo !
Big up et coup de cœur sans hésiter pour la généreuse, multimodale, attirante compilation Foundations, marquant la 50e sortie du label DEEWEE, fondé par David et Stephen Dewaele AKA Soulwax / 2manydjs (27 titres, dont 3 inédits).
Cela mériterait une « review » titre par titre tant j’ai trouvé cette somme digne d’intérêt ; Electro muzak fine, l’impression de pouvoir piller le rayon caviar chez Petrossian avec un budget illimité. 30 titres ? Quel cadeau.
Je ne sais pas par quoi commencer, tant il y a de perles dans ce coffret.
NB : Bolis Pupul est le nom d’artiste inclus dans ce bazar soyeux et chatoyant à qui je donne un prix du déclenchement de sourire immédiat.
Conclusion
Un conseil que je donne à mes élèves-étudiants (oui je travaille dans l’enseignement supérieur distanciel, présentiel, voire hybride, c’est très tendance) est de ne jamais écrire conclusion à la fin d’une présentation, ni sommaire ou introduction au début.
Votre auditoire a compris ou vous lui faites sentir qu’à la fin, hé bien, c’est la conclusion. Redondance.
Youpi !
Une longue chronique, un jour férié, 4 albums évoqués, 100% de laudatif (Bester, me pardonnez-vous ?).
Je vais préparer mes cours de la semaine prochaine en écoutant encore ces morceaux, tiens.
Jérôme «pas gonzo pour un sou » V.