Hélios (non, pas Ramazzotti) s’est tiré aux Antipodes avec ses rayons irradiants, nous laissant des températures en berne (rien à voir avec nos amis suisses non plus). Ne vous plaignez pas, les habitants de Mouthe commencent tout juste à décongeler.
Il est donc temps d’éprouver vos cadeaux reçus à Noël :
- Vous lover dans le hamac de chez Pâtures & Découvertes offert par votre coolissime tante Clara
- Pousser le bouton « ON » de votre lampe de luminothérapie anti-blues hivernal (c’est BB King qui va faire la tronche)
- Essayer votre casque à réduction de bruits Bo Jeu
Si vous planifiez de partir à l’autre bout de la planète en pays Aussie ou Néo-Z, inutile de vous encombrer inutilement, pluggez directement le casque sur vos esgourdes, le corps immergé dans la piscine, une piña colada entre les mains.
Mais dans les deux cas, abandonnez-vous à l’oisiveté et à la rêverie à l’écoute des onze titres enchanteurs, touchants et détachés que nous livre ZOOEY sur leur nouvel album ’’The Drifters’’, sorti sur le label londonien Wonderfulsound.
ZOOEY est le duo de multi-instrumentistes bordelais exilés à Londres, formé par Marie Merlet (ex-Monade aux côtés de Laetitia Sadier, ex-Stereolab, et qui vient de sortir un excellent premier album solo sous le nom d’Iko Chérie chez Elefant Records) et Matthieu Beck (ex-Adam Kesher, groupe de disco-pop, également impliqué dans le groupe indé londonien Oslo House).
Enregistré dans leur maison du sud de Londres au cours des 3 dernières années, « The Drifters » distille des mélodies rétro-pop électro, élégantes et enjouées, mélange de sonorités synthétiques et acoustiques. Les boîtes à rythmes Roland et les arpèges de synthés se mélangent avec des percussions latines, des pianos et des flûtes.
ZOOEY œuvre dans la digne tradition french-touch exilée à Londres, mélange de musique pop et de musique lounge des 50-60’s. La filiation est certaine et évidente avec Stereolab, groupe post-rock formé au début des 90’s, mais sans le côté propagandiste de leurs aînés.
‘’The Drifters’’ est un appel au mouvement (‘’Realise Realise’’), un questionnement sur notre rapport au monde (‘’A Good Night Sleep’’), un hymne nostalgique à la liberté et à la fuite (‘’Time to Get Alone’’), un constat sur la difficulté de changer (‘’Marcher La Nuit’’).
Les deux instrumentaux, ‘’Jóia’’ et ‘’Joya’’, sont des bandes-son baléariques, parfaites pour accompagner le soleil couchant au bord de la plage.
La reprise “The Country Song” est une adaptation du “Let’s Move To The Country” du chanteur et compositeur quinqua pop américain Bill Callahan, aussi connu sous le nom de Smog.
Vous l’aurez saisi, la rétro-pop électronique de ZOOEY est une invitation au répit, au lâcher prise, au vagabondage lascif, empreint d’une infinie douceur.
Un condensé de douceur, apaisant et relaxant. Une musique totalement inoffensive.
Une invitation au voyage dans des contrées nuageuses et cotonneuses, à l’image de la magnifique pochette, ‘’Lone tee pee’’, œuvre de l’artiste californien Eric Ernest Johnson (@eejart).
Chez ZOOEY, abondance de bien(veillance) ne nuit pas, et c’est idéal pour bien démarrer l’année.
Claude Le Flohic.