Babyshambles

Samedi 15 février 2014, les Babyshambles en concert au Transbordeur.

En vrai ! Pas d’annulation de dernière minute, d’overdose dans les coulisses ou de fans en colère : pour une fois les dandys sont au rendez-vous (après tout, ils n’annulent que deux dates sur trois, ça fait 33% de chance de les voir). Alors quand on arrive enfin à assister à un concert, qu’est-ce que ça donne ?

Eh bien après une première partie assurée par trois gars qui s’aimaient suffisamment pour qu’on ne les aime pas, et une bonne demi-heure d’attente, let’s start the show. Et ça commence fort avec Delivery… pour se finir deux heures plus tard avec sur un dernier Fuck Forever.

Entre temps, on ne peut pas vraiment parler de concert, mais plutôt de méga répète générale pleine de bourdes mais surtout de spontanéité. On se demande à quoi Peter tourne (à en croire la tête du guitariste qui a eu le malheur de boire dans son verre, surement pas au jus d’orange). Il a tout de même le chic d’allier la concentration d’un enfant de cinq ans, passionné par le fil de son micro et par ses pieds, avec un jeu, à la guitare comme au chant, aussi solide que juste. C’est en tout cas la première fois que je vois un chanteur anglais communiquer autant avec son public : même Brian Molko qui parle pourtant parfaitement français n’avait pas daigné articuler plus de trois phrases de suite lors du passage de Placebo à la Halle Tony Garnier. Le franglais n’est pas très clair mais c’est l’intention que compte : « fous savez ce que penguin feut diwe en fwançais ? c’est un hibou-de-l-eau ». Si c’est pas de la poésie ça…

Non, chez les Babyshambles on aime le public autant que le public nous aime. Portraits, livres, serviettes hygiéniques et soutiens gorge atterrissent sur la scène, pour le plus grand bonheur de Peter qui nous fait même une petite lecture, avant de tout renvoyer dans la fosse, plus chapeau, micro et moult bouteilles.

C’est la première fois aussi que je vois un chanteur présenter le staff mais pas les musiciens. Un staff d’ailleurs très à l’aise lorsqu’il s’agit de rattraper les guitares au vol, entre deux morceaux.

Pour une fois, on n’a pas affaire à des robots qui assurent de bout en bout, sans décrocher un sourire ni une fausse note. Les quatre musiciens se connaissent très bien, et arrivent à se rattraper les uns les autres, à composer avec l’imprévu. Mention spéciale au claviériste qui n’avait pas assez de ses deux mains pour faire passer son enthousiasme (je vous jure que je l’ai vu jouer avec l’épaule). Très bons musiciens et très bonne musique avec un son parfaitement sale, une playlist qui recoupe un peu tous les albums et surtout, enfin, un groupe HEUREUX d’être là.

Vraiment.

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