Le soleil brille, le ciel est bleu. C’est le jour du soigneur, le rock-critic est en mode pépouze, il a envie d’écouter Dimanche, justement le titre hypnotique et complice des épiques Limiñanas. Ils sortent tout à trac un album en collaboration avec le culte Laurent Garnier. Pas écouté MAIS sûr que c’est bien (je triche, genre j’ai lu Tsugi, hey !)
Allez, inspection express des 79 mails en retard.
Beaucoup de choses gentilles, mimi, pas mal, assez bien faites, pleines de bonne volonté. Comme les candidats au baccalauréat 2021, tout le monde aura une bonne note. Pas de noms mais pffff j’ai bien regardé, fait l’effort d’écouter, il y a moult œuvres qui sont vouées à l’oubli immédiat. Imitations d’imitations, à la façon de… la musique pop rock en 2021 ne peut plus se contenter d’avoir la moyenne et de rendre sa copie avant midi.
Et pour faire partie du top, passer la barre, voire se distinguer de la masse… c’est une autre histoire.
Ce que je vous propose me semble être plus abouti, je ne suis pas l’arbitre suprême des élégances, certes mais je revendique d’avoir du pif. Très dur de faire des choix en matière « d’art », donc lever la main et montrer du doigt, en mélangeant les émotions et ce qui semble être un vernis de culture personnelle relativement approfondie de la musique amplifiée.
Allez, suivez mes conseils !
Pour débuter, ne pas rater Spellling (oui avec 3 « L »), album The Turning Wheel (Sacred Bones Records). Une voix féminine vibrante et touchante, juste et lumineuse. Orchestrations majestueuses, ambiance quelque peu magique. Niveau élevé et intention lyrique certaine. Si vous voulez une référence imagée, c’est Kate Bush sur la pointe des pieds avec une touche de vernis rouge sur ces petits doigts (de pied, justement). Joli, joli, joli (comme les 3 « L » du nom).
Du rock punkoïde qui ne fait pas semblant, ce sont les Chubby And The Gang. Un album en août mais un single qui décape : Coming Up Tough. Les 5 jeunes et pêchus Anglais, signés chez Partisan Records, ne font pas dans la dentelle et cette voix, cette voix qui fait grrrrr… je suis convaincu. NB : toujours se dire que le made in England a une probabilité élevée de sonner fort, juste, pertinent.
Et quid de la France, alors ? Mais si, mais si elle peut briller ! Regardez le clip Radish Cure de Grandma’s Ashes, 3 jeunes femmes jouant sans compromis un Metal bien à elles. Elles assurent, on aime, on soutient. Si je vous saviez le nombre de clips que je reçois pour visionnage et partage et la proportion de daubes intersidérales qui en font partie… J’en viens à penser que les attaché.e.s de presse doivent lever les yeux au ciel au moment où ils appuient sur la touche « envoyer » du mailing de masse, voire à envier feu Maître Vergès dans son job d’avocat du Diable.
Paradoxe suivant : une chanson hot hot hot que j’apprécie sans délai, Gargäntua, La Mort Avec Toi. L’esthétique du clip ne me plaît pas du tout, mais pas du tout. En revanche bravo pour les paroles, anticléricales à souhait. De la punchline acide, du bagoût incendiaire. A suivre, c’est prometteur. Gogol 1er approves this ! Et ce petit filou de Youtube me propose en enchaînement leur clip de la chanson Twist, ah ça c’est bien plus joooooli !
Ma télévision rend l’âme. Elle a exactement 5 ans (en âge humain c’est comme 90 ans, non ?) L’écran s’est auto-fendillé comme celui d’un smart phone tombé à terre. Tout est bizarre, les couleurs sont exacerbées. C’est quasiment comme dans le clip de Kat Von D, la chanson douce I Am Nothing, que je trouve mimi et puis il y a les lyrics. C’est important les lyrics pour apprendre l’anglais, je trouve. Et le communiqué de presse stipule que c’est « VULNERABLE SYNTHWAVE SLOW JAM », j’ai trouvé la formule accrocheuse. A quoi ça tient de figurer dans une chronique ?
Et pour terminer, je vous redis ma passion du moment pour la réécoute frénétique des B-52’s. J’adore 52 Girls, voilà précisément une chanson unique, frappante, ardente et impétueuse comme j’aimerais en découvrir tous les jours !
Dimanche, 13h41, j’ai assez écrit, je vais piquer un petit somme, maintenant.
Bizz
ZZZZZ.
Jérôme « sleepy » V.