Santa-Maria

Déjà un an pile que la boucherie Charlie a ouvert ses portes et fermé nos gueules, ou plutôt les a mises en mode « rage ON ». Grrr.

On ne va pas faire l’autruche amnésique, le bisounours sous XTC ou le candidat aux présidentielles de l’an prochain, la bouche en cœur et les promesses au vent. Ça flingue à tous les coins de rue, l’état d’urgence et l’état d’engeance sont de sortie, les binationaux, les trinationaux et les quadriréacteurs ont le vent en poupe mais pas de figure de proue : bref ça chie dans le ventilo et les pales viennent de monter à 35.000 tours par minute.

Sans compter que toute l’année des anniversaires de merde, on va s’en taper une liste longue comme celle des munitions embarquées sur le Charles de Gaulle. Je viens juste de lire que Bayer vient d’inventer un nouvel insecticide chimico-chimique qui flingue les abeilles comme des mouches, qui sera vendu à profit maxi et avec la bénédiction du machin vert moribond qu’on appelle
Europe. Pendant ce temps, en Californie, y’ a un bec de gaz géant qui sort de terre et pollue tous les jours comme 10 centrales à charbon réunies, tout en rejetant du méthane par millions de mètres cubes aussi vite que les artères de Marat crachaient du résiné dans son bain tiède ;

Yeepppeee !

Alors bon, stop morosité, assez parlé comme BFM TV, quoiqu’on ne répétera pas ça toutes les 14 minutes et en boucle, on est là pour causer musique sur ce bon Webzine ! 2016, tu t’annonces ultra riche en nouveautés et fatales beautés. C’est parfois pas fun notre life de Songazine team quand on voit la tronche du hit-parade et des meilleures ventes. Nous, on se sent chaque jour plus proches de Jean Moulin que du Général Patton et tous les matins, on se demande si Barbie – le schpountz en imper, pas la poupée- ne va pas sonner à la porte (d’ailleurs Barbie, il ne sonnait pas, il cassait direct…)

Vous ! Les fidèles agences de RP, free-lances de la comm’, labels microscopiques, maisonnettes de disques, groupes vachement bien mais pas trop connus, chanteurs qui ont du mal à percer sous la banquise show-biz, fidèles du rock prog, zélateurs de l’électro belle mais pointue , punks âgés ou adolescents boutonneux, festivals de Metal bretons pleins de clous, reggae men bizarres et fumeux, rois de l’indie pop voire de l’indie poop… on ne vous lâchera pas pour chroniquer des best sellers R and B, hip hop pas glop, le tout entre deux pub pour BMW.

Nope.

On préfèrerait couler comme le Titanic, raide et glacé, parce que là où il a fini, c’est cool, silencieux et les poissons distingués y apprécient Joy Division. Rassurez-vous cependant, on se sent comme la Santa Maria : prêts à découvrir de nouveaux rivages pour vous ramener des tas de trésors brillants et des musiques perlières.

Ce n’est pas pour faire mon intello (en fait si, d’ailleurs j’en ai marre des incultes, gloire à la littérature et aux références), mais je finis cette apostrophe, chère 2016, par ces vers de J.M. de Heredia, extrait des Conquérants  et qui décrit notre état d’esprit :

« Chaque soir, espérant des lendemains épiques

L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques

Enchantait leur sommeil d’un mirage doré… »

Xxxx

Jérôme « 1961 » V.

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