……sans aucune casse existentielle dans la vie de Sir Elton John. On vient de voir Rocketman. Faut dire qu’on avait déjà vu Bohemian Rapshody il y a quelques mois. A la manière de Bohemian Rapshody la dominante vie perso est diluée dans le spectacle, la dimension onirique (plus présente dans Rocketman) et le show qui doit continuer quoiqu’il arrive. C’est d’ailleurs Dexter Fletcher, réalisateur de Rocketman qui a fini le tournage et la post-production de Bohemian Rapshody après le renvoi de son réalisateur Bryan Singer. Alors on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre les deux biopics de ces deux grands phénomènes musicaux tant on y voit ce que ces grandes stars mondiales et historiques expérimentent en matière de salles de concerts immenses, surdimensionnées et aussi en romance nuancée face à l’adversité qu’il leur faut traverser pour arriver à leur fins musicales.
On y retrouve le certain (léger) côté exhib-exubérant qui leur sied à merveille et aussi l’implicite non-conventionnel qui ne peut rester discret (secret ?) très longtemps. Ainsi, un chroniqueur sachant chroniquer sans sa subjectivité ne révèle pas trop ses goûts directement mais là j’avoue avoir apprécié Bohemian Rapshody comme je chronique Rocketman, avec enthousiasme. Oui, gardons nos goûts pour nous ! C’est bien ces biopics (encore un mot valise faisant le voyage entre comédie musicale et biographie sans auto) pas besoin d’ouvrir un livre de plus de 10 pages qu’on aura du mal à terminer faute de temps, et là on a la musique qui balance plutôt pas mal dans ce monde fait de paillettes mais pas que en plus. Bref ça se regarde sans faim de films à la festival de Cannes ou autre produit Arts et Essais. Mais comme Rocketman a été présenté à Cannes hors compet’ en présence de Sir Elton John, déduisez-en ce que vous voulez. Il a coaché l’acteur pour qu’il chante et a soutenu les principaux aspects de sa carrière dans le film.
Niveau ressenti, c’est comme si le réalisateur Dexter Fletcher avait voulu faire sentir le rythme ou la mélodie qui prend petit à petit vie dans l’esprit ou la vie d’un musicien à la conscience d’être né pour ça et faire ça.
A renfort d’images aux couleurs grands spectacles et déploiement de techniques et effets dignes d’Hollywood et son industrie poudrée plein les mirettes, c’est quand même captivant d’entrer dans la vie de ce jeune pianiste à la timidité hypersensible et rafraichissant de voir des décors localisés dans la banlieue anglaise de l’enfance de Reginald Kenneth Dwight devenu l’Homme fusée musical anobli par la Reine Elizabeth II et des caméras objectives aux manettes tout en réécoutant quelques titres non anecdotiques de l’industrie musicale mondiale grossement calibrée et labelisée grand public planétaire des années 70, 80, 90 et 2000. Taron Egerton, l’acteur qui campe Sir Elton John jusqu’au moindre détail prêt paraît parfait pour modeler ce rôle iconique, dynamique et touchant de l’artiste sur la voie de sa voix d’artiste-auteur-compositeur-interprète. Il chante et enchante aussi bien que le grand monsieur anobli en son temps (ok sa carrière n’est pas finie, mais il a fortement freiné niveau projets d’actualité).
Du temps de son enfance à sa découverte que la vie est musique n’en déplaise aux empêcheurs de chanter en rond (mais pas en étoile)puis à ses déboires perso dépassés qui rendent plus forts et tout et tout ce film passe à une de ces vitesses ! Et dire qu’il dure deux heures ! A quand un biopic sur David Bowie à présent ? Ou une grande icône musicale féminine tiens ! Faut pas trop rêver non plus.
Aller s’il ne fait pas encore aussi beau qu’il devrait et si on veut passer un plutôt bon moment, on se lance comme une fusée à l’assaut de la salle obscure de son coin pour y (re)découvrir la vie de l’Homme à la mélodie rythmée qui fuse en paroles et en notes. Rappelons pour ceux qui n’ont pas l’info qu’à la base Rocketman est une très belle chanson de Sir Elton J. sortie en 1972. Un peu dans la veine de Starman titre de David Bowie sorti en 1972 aussi.
Van Mory-D