Pauw était au Paris Psychédélique Festival, l’occasion pour Songazine de rencontrer Brian Pots, le chanteur-guitariste et Rens Ottinks, le batteur, juste avant leur concert.
Après Birth of Joy, De Staat, Bombay, Songazine s’attaque à Pauw. A en croire le nombre de chroniques que l’auteur a écrit à propos de groupes hollandais, on assiste à une véritable vague rock des Pays-Bas. Brian, à ce sujet : « C’est vrai, on remarque que nous autres pays européens, on commence à s’imposer dans le monde du rock. C’est un phénomène très récent. »
Pourtant, Brian nous explique qu’aux Pays-Bas, la création d’un groupe reste toujours difficile, tout comme percer. Cependant, il existe : « des têtes d’affiches- comme Jacco Gardner- qui permettent de donner un visage au rock, à la pop, voire le psychédélique néerlandais. » En parlant de psychédélique, trouve-t-il, un retour ? « On le sent aussi ce revival du genre et c’est cool que ça profite à nous. Nous jouons depuis quatre ans et maintenant on arrive à s’en sortir grâce à cette remontée du style. Le psychédélisme redevient de plus en plus populaire. »
La particularité de Pauw est ce mélange des sixties-seventies avec la musique d’aujourd’hui. Leur création évoque ce vieux adage : « C’est dans les vieux pots qu’on fait de la bonne musique. » Brian, le chanteur à la voix androgyne nous parle de cette singularité à leur mélodie : « Nous aimons ces deux périodes, celle d’hier et d’aujourd’hui. Tu ressens ce mélange à travers notre musique. On aime vraiment assembler ces deux mondes pour donner un son unique, celui de Pauw. »
Microcosm Macrocosm est le titre de leur album sorti en octobre 2015. Il tire son nom de la période de création, Brian : « On l’a enregistré à un moment où nous étions très chargés au niveau de l’emploi du temps. On finissait nos études, on était souvent aux examens et entre les deux, tu avais nos sessions de musique. On se retrouvait que nous quatre à jouer, dans un petit studio, c’était notre microcosme. Enfin, notre macrocosme se reporte à la finition de notre oeuvre, formant un tout, un univers musical. »
La galaxie Pauw
On commence l’exploration de leur univers par Glare & Glare Part. II. L’occasion de voir avec Pauw, leurs influences floydiennes, notamment de cette période entre Atom Heart Mother et le Dark Side of The Moon. Brian : « Ces deux chansons se rapprochent beaucoup de Pink Floyd. Je me suis inspiré, en particulier, de One Of These Days (Meddle) avec cette ligne de basse à l’introduction, que j’adore. »
Shambhala est un voyage vers les cieux, où l’on rencontre tous les dieux de l’Hindouisme. Pauw a utilisé des instruments d’Inde pour former ce son. Brian : » Je joue du citar et Rens des tablas. Il n’y a rien de digital, c’est que de l’organique. » Pour la petite histoire, les deux objets ont été un cadeau d’un de leurs professeurs, « avec qui ont partageait beaucoup de musiques, dont les Beatles. » le chanteur se voit tel un Georges Harrison ou un Brian Jones.
Today Never Ends et Abyss, nous montre leur côté rock progressif, Brian : « King Crimson est définitivement l’une de nos influences principales. Today Never Ends s’inspire beaucoup des Small Faces. Quant à Abyss elle est plus typée Earth and Fire, un groupe hollandais des seventies. Pour moi, ils sont géniaux. Leur album Song of The Marching Children (1971) est monstrueux. Attention à ne pas confondre avec Earth, Wind and Fire, » plaisante-t-il.
On termine notre discussion avec Vision, leur tout premier titre écrit de leurs mains. Ils l’ont composé pour les 25 ans du télescope spatial Hubble. « C’était pour la télé hollandaise, une émission style David Letterman. Au départ, elle ne faisait qu’une minute. On ne pouvait pas aller au-delà, le programme nous l’avait imposé. On l’a ensuite complété et c’est devenu un titre de 4 minutes pour l’album. »
Thomas Monot
Bonus lien :
Shambhala
Earth and Fire
Pink Floyd