New Order
Cet article est le numéro 5 sur 7 du dossier Spéciale couvertures

Sobre est le mot qui reviendra lorsqu’on évoque encore et encore les belles pochettes des premiers New Order. L’innovation, c’est de dire beaucoup en montrant peu.

Ian Curtis est mort, New Order ne perd pas de temps et se relance avec ce premier album encore imprégné de la grandeur dramatique de Joy Division. D’ailleurs le cinquième morceau est intitulé I.C.B. (Ian Curtis Buried).

Disque court (35 minutes et demi) mais marquant.

Succès modeste, critiques non affolantes et dans l’hexagone, j’imagine qu’il s’en est vendu très peu. Je l’avais acheté en CD dans la mythique boutique New Rose au Quartier Latin et ramené chez moi le cœur battant.

Musique glaciale, synthés d’église, voix blanche, guitare tranchante et atmosphère poignante. Ça claque et ça résonne, comme dans une cérémonie funéraire de prince disparu trop tôt.

Mais pour les rares froggies qui ont été brûlés vifs par les génies froids de Manchester dont Michka Assayas, mon ami Pascal K. qui m’avait fait découvrir tout ça et donc moi par contagion, ce disque était la continuité de notre transe, de notre adoration. Je me sens grand quand je l’écoute, ma mission pour défendre New Order est d’ordre supérieur et ce CD fait partie de mon trésor personnel.

La couverture, parlons-en : cette géniale identité graphique forgée par Peter Saville est déclinée sur tous les disques, les affiches et bien sûr pour l’Hacienda, ce club culte qui mettra le feu aux nuits de Manchester. Le design s’inspire de l’affiche de Fortunato Depero pour l’exposition Futurismo Trentino de 1932.

Regardez bien et vous verrez couchées les lettres « F » majuscule comme Factory Records et le « L » (50 en chiffres romains). Ligne claire et typographie simple : c’est beau, c’est moderne et c’est marquant.

Dreams Never End est la première chanson du disque, c’est vrai, New Order ne cessera jamais de me faire rêver.

Peu de mots, peu de signes, beaucoup d’âme.

Jérôme « senses » V.

 

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