Morgan Delt est un artiste à la fois graphic designer le jour et guitariste-chanteur la nuit. Son psychédélisme enivrant nous projette dans un rock hyper-planant qui nous fait voyager dans des couloirs cosmiques vers les portes de la perception. Sa musique regroupe de nombreuses influences notamment l’univers de la Science-Fiction. Morgan nous a répondu via le téléphone.
Nous commençons la conversation en parlant de ces deux pochettes d’album, toutes aussi psychédéliques : « La couverture de mon premier disque (Morgan Delt, 2014) a été réalisée par mes soins. Quant à Phase Zero, il est illustré par un artiste de Seattle Oliver Hibert où il imagina cette ville popsyke empruntée de la Science-Fiction. » Morgan continue à propos de ce lien qui unit le psychédélisme à cet univers artistique : « Il y a une véritable connexion autour de ces deux termes. Chacun te transporte à sa manière par des effets visuels ou sonores vers un monde chimérique. Dans ma musique, j’essaye vraiment de créer cette union ; de faire partager un monde presque utopique et qui permet à ceux qui écoutent de développer leur imagination. »
Morgan cite quelques-uns des auteurs de SF qui l’inspirent : » Philip K. Dick est, je pense, celui que je préfère le plus et particulièrement son livre Do Androids Dream of Electric Sheep ? (ou Blade Runner, 1968) . Après, Alejandro Jodowroski est sans doute un des maîtres de la SF, mariant cet univers avec la musique psychédélique. J’adore son film La Montagne Sacrée (1973). Si un jour son projet Dune devient réel, je serai le premier à répondre ‘présent’. Ensuite, Moebius avec l’univers de l’Incal (ndlr : Jodowroski en est le scénariste) est une source inépuisable pour ma musique. Je m’en suis imprégné dès mon adolescence des aventures de John Difool. »
Après une brève coupure téléphonique, on reprend notre discussion sur l’importance des pochettes d’albums : » Toute couverture est un prolongement de la musique d’un artiste. Il permet de montrer par l’image le message que veux faire passer le musicien. J’adore les vinyles pour leurs qualités auditives indémodables mais aussi visuelles. Les groupes des sixties-seventies ont demandé à de véritables artistes plasticiens de créer (parfois) de véritables chefs-d’œuvre. »
Il poursuit avec le jazz : « J’aime beaucoup les pochettes d’albums de Miles Davis et d’Herbie Hancock, particulièrement Bitches Brew (1970) et Flood (1975). Puis, ce genre de musique est une autre manière de voir le psychédélisme qu’à travers le seul rock. Je pense que c’est le fait de construire sur la base de l’improvisation qui donne cet air, parfois, d’explorer de nouveaux horizons sonores. »
Phase Zero de Morgan Delt sortira le 9 septembre chez Sub Pop et PIAS. Vous verrez bientôt, chers lecteurs, la chronique album ainsi que la suite de l’interview. To be continued…
Thomas Monot
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