RoSaWay

RoSaWay, c’est l’alliance délicate de la flûte traversière et de la batterie, sublimée par des notes d’électro envoûtantes.

Rachel Ombredane (flûte , chant) et Stéphane Avellaneda (batterie, claviers) avaient déjà retenu notre attention en 2019 avec un premier E.P  : Stranger . Evoluant comme des électrons libres dans un univers hybride et coloré, les artistes nous délivraient une pop audacieuse et percutante.

Un an et demi après, RoSaWay continue de nous surprendre, et nous offre un second EP, Dreamer, dont l’esthétisme sonore témoigne de la virtuosité du duo. Les cinq titres qui le composent allient une savante combinaison de mélodies hétéroclites, sublimées d’une voix grave teintée d’accents soul.

Nous avons pu nous entretenir avec Rachel et SteF qui ont répondu à nos questions avec leur gentillesse habituelle.

 Bonjour RoSaWay ! A quoi votre nom fait-il référence ?

R : Il s’agit de la contraction de nos deux prénoms, à laquelle nous avons tout simplement rajouté Way.

Vous venez de deux horizons différents (classique et Blues/ Rock), comment parvenez-vous à concilier ces deux univers ?

R  : Nous n’avons pas l’impression que ce soit des genres très éloignés, et l’objet commun reste la musique.

S : Je ne sais pas si on peut vraiment dire qu’on concilie ces univers, nous mettons en commun nos idées même si le langage musical que nous avons respectivement l’habitude d’utiliser est différent, tout en gardant notre propre couleur.

Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencés ?

R et S : Nos influences sont très diverses, et différentes en fonction des périodes que nous traversons ! Cependant, nous pouvons dire que nous sommes très branchés culture Jazz, on écoute beaucoup Snarky Puppy, Ghost-Note.. et du Hip Hop américain qui est également assez jazz, comme Anderson.Paak

En ce moment, nous écoutons aussi beaucoup Black Pumas que nous avons découvert il y a un an.

On ressent aussi une certaine influence du gospel …

R : C’est vrai, le traitement de la voix dans nos morceaux fait écho à la musique noire américaine.

Vous avez sorti deux EP,  Stranger en 2019, et Dreamer l’année suivante. Avez-vous collaboré avec les mêmes personnes pour ces deux projets ?

R :Nous avons travaillé avec Adam Ahuja, un pianiste New Yorkais, qui nous suit depuis le début.

S :Pour Dreamer nous avons convié trois batteurs qui viennent de Louisiane et qui sont reconnus internationalement, il s’agit de  Doug Belotte, Rob Lee et Joey Peebles. Nous avons eu envie de les inviter sur ce second EP qui sonne comme un hommage rendu à la Nouvelle-Orléans. Leur présence à rajouté une certaine touche d’authenticité.

Pouvons-nous penser que Dreamer fait directement écho aux morceaux qui se trouvent dans Stranger , ou bien l’idée de ce second EP était de repousser encore plus les limites de votre exploration musicale ?

R : Les deux EP n’ont pas été réalisés dans le même contexte, Stranger reflète plus le ressenti que nous avions de RoSaWay dans le paysge musical lorsque nous partions en tournées et que nous nous retrouvions sur scène.

S :Nous avons composé Dreamer lors du premier confinement, nous étions donc dans un état d’esprit particulier. Nous nous sommes retrouvés dans la même situation que les groupes des années 70 qui se renfermaient des journées entières pour écrire et composer. C’est quelque chose qui ne se fait plus aujourd’hui et pourtant, cela permet d’être concentré uniquement sur la musique et de ne pas être distrait pas des sollicitations extérieures. Il y a peut-être une corrélation entre les deux, mais pas une volonté d’explorer encore plus. Nous avons été influencés par de nouvelles découvertes, qui ont guidé la couleur de nos morceaux.

Votre musique évolue aux antipodes des standards actuels, est ce que cela vous a posé problème pour la défendre ?

R : Dans un premier temps, oui. Lorsque nous présentions notre projet, les personnes auxquelles nous étions confrontées ne comprenaient pas comment la batterie et la flûte pouvaient se répondre. Je pense également que le fait de chanter en anglais nous a posé problème, notamment en France.

C’est une musique live, une musique qui se vit, et je pense que les choses sont différentes lorsqu’on nous voit sur scène, il y a une sorte d’évidence qui se créer.

A ce propos, pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ?

S : J’évolue dans la culture anglo-saxonne depuis que je suis né,et cela a beaucoup influencé ma carrière musicale. Bien évidemment, chaque langue à sa spécificité, mais la sonorité de l’anglais  est celle qui se prête le mieux pour interpréter nos titres.

Vous avez eu l’occasion de vous produire en France, mais aussi en Angleterre, aux Etats Unis … je suppose que l’accueil du public est à chaque fois différente, et varie en fonction des pays, quel est votre ressenti à ce sujet ?

R : Les pays dans lesquels nous nous sommes produits ont chacun un rapport différent à la musique . A titre d’exemple, les américains  en consomment énormément, elle fait entièrement partie de leur quotidien et il est très rare d’y trouver des personnes qui ne pratiquent pas d’instrument. Les pays anglo-saxons et l’Italie partagent également cet engouement. En France c’est un peu différent, le public est peut-être un peu moins ouvert à la musique hybride.

S : Dans les pays de l’Est, la musique anglo-saxonne est très écoutée, beaucoup moins en France.

 R et S : C’est un vrai challenge que de présenter sa musique devant des publics aussi différents, mais c’est une expérience extrêmement enrichissante.

S’il y a un artiste avec lequel vous souhaiteriez collaborer, lequel serait-il ?

R et S : Il y en a plusieurs, mais si nous devions n’en citer qu’un seul ce serait Anderson. Paak

Quels sont vos futurs projets ?

R : Remonter sur scène si les salles de concert ouvrent ! Notre public nous manque beaucoup. Nous allons aussi ressortir un single, pour le début de l’été.

S : Nos avons pour projet de poster tous les mois des vidéos live, et il y a aussi quelques dates programmées, notamment à Saint Pierre et Miquelon à l’automne.

Avez-vous quelque chose à rajouter ?

R et S : Continuez à écouter de la musique, soutenez le live stream sinon les musiciens ne se relèveront pas de cette crise ! La culture est une des plus belles soupapes en ces temps obscurs.

Dreamer en un mot ?

R et S : Ce qui le résume le mieux, et ce qui résume aussi le mieux cette aventure, c’est tout simplement son titre : Dreamer.

 

 

Emma Forestier.

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