De Laurentis

En cette belle soirée de mai, la capitale se pare d’un voile à l’humeur nocturne et printanière. Quelques heures auparavant, pourtant, Paris battait au rythme de soubresauts politisés urbains… A présent, le quotidien a repris ses droits. Les cafés, restaurants et autres établissements de la nuit ne désemplissent pas créant une folle et pétillante effervescence. Non loin de là, près de la place de la Bourse, le Silencio… un club atypique et discret, fruit d’une collaboration entre l’équipe du Social Club, célèbre discothèque parisienne et le cinéaste controversé mais au génie néanmoins incontesté, David Lynch. Lieu dédié à une communauté créative parisienne, il est la subtile référence au film Mullholand Drive et à son bar éponyme.

C’est dans ce cadre mystérieux et à la décoration made in Lynch que le 10 mai 2016, la belle Cécile De Laurentis nous conviait, à l’occasion de la sortie de son second et superbe EP Brand New Soul, à sa Release Party. Chroniqué par deux fois par notre rédac chef himself, j’allais découvrir cette artiste à l’empreinte musicale pop électro cinématique et originaire de la ville rose.De Laurentis

Un rideau rouge. Le concert tarde. La faune du Silencio, bientôt, s’avance, pressentant l’imminence du moment. La scène se dévoile. Seule l’électronique instrumentale brille dans l’obscurité latente. Un écran se devine, laissant apparaitre dans une encre blanche le nom de De Laurentis. Des silhouettes prennent place. Les sœurs De Laurentis. Les premières notes s’élèvent… As A Wink. Un murmure de l’âme, puissant et enlevé. L’un de mes coups de cœur !

L’immersion commence. Le public, ensorcelé par la voix claire et suave de Cécile De Laurentis, se retrouve happé dans une spirale à la chimérique et éthérée luminescence. Des souvenirs d’enfance et autres symboliques, projetés par Julie De Laurentis, défilent illustrant tour à tour les morceaux issus d’un EP à la texture instrumentale et vocale harmonieusement ciselée. Les pulsations électroniques battent en rythme orchestrées par le timbre magnétique de la jeune femme. De LaurentisLes titres s’enchainent. Parmi eux, 8Mm… œuvre à la transcendance hypnotique et envoutante ainsi que Brand New Soul à l’affolante et oppressante rythmique. Petite surprise au cours de la soirée, une adaptation réussie et chantée du célèbre thème introductif du film l’Exorciste, réalisé puis approuvé par le musicien et compositeur Mike Oldfield. Certains titres du Premier EP, De Laurentis, s’imposent tout naturellement dans la release comme par exemple, Silent Home à la troublante délicatesse pianesque.

Le dénouement approche. The Wardrobe, écrit pour sa sœur Julie, clôt le concert en douceur, signant la note de fin. Résonnant comme un chant à la rayonnante et captivante mélancolie, le morceau enivre… irrémédiablement.  

Ce soir-là, la jeune toulousaine nous offrait, au travers de décors visuels et sonores, 60 minutes d’un court métrage musical à la pop lunaire, électro et aérienne. Frôlant la frontière de l’onirisme psychédélique, l’auteure-compositrice interprète nous emmenait à la découverte d’un univers intimiste à la tempérance planante et à la rare élégance.

Le silence. Les pans du rideau rouge se referment. Nul retour en arrière.

Fin.

Chantal Goncalves

Un petit coup d’œil par ici…

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