Lewis Evans le Rayon vert

Après nombre de péripéties liées à la crise sanitaire, le nouvel EP de Lewis Evans sortait le 22 Janvier.

A l’image des héros romanesques guidés par un mystérieux astre vert, l’artiste nous entraîne au sein de ses pérégrinations et lève le voile sur les événements traumatiques qui ont ponctués son enfance.

Emprunts de nostalgie, les quatre titres qui composent Le Rayon Vert témoignent de la maestria de Lewis Evans et donnent mélodiquement sens à une légende populaire qui veut que la vision d’un rayon lumineux et verdâtre annonce une résurrection. Nul doute que cette EP en est la célébration ..

Entre deux moments de vie de famille, Lewis a répondu à nos questions .. non  sans humour !

Lewis Evans photographié par Jérémy Boulanger

Lewis Evans photographié par Jérémy Boulanger.

Bonjour Lewis, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Salut, je m’appelle Lewis Evans, je suis musicien originaire de Liverpool. J’ai commencé ma carrière avec The Lanskies, et j’ai entamé une carrière solo en 2015. Ma musique est autobiographique, mes chansons portent mes traumatismes et sont un moyen d’exorciser mes émotions.

Pourquoi avoir choisi de ne pas prendre de pseudo ?

Quand j’ai commencé à faire de la musique et à me produire sur scène, je me suis dit qu’il fallait que je sois le plus sincère possible. Je ne voulais pas porter de masque, ni me réfugier sous une autre identité. Et puis, j’aime bien mon prénom !

Ton EP Le Rayon Vert est sorti le 22 Janvier. A quoi le titre fait-il référence ?

Contre toute attente, il ne fait pas référence au film d’Eric Rohmer (rires). En fait, c’est une référence à un troquet qui se situe à Saint-Pair-sur-mer, qui est situé près d’une plage. L’ambiance qui y régnait m’a inspiré. Pour l’anecdote après avoir fini la réalisation de cet EP je me suis assis face à la mer et j’ai aperçu un rayon vert.  L’état d’esprit dans lequel je me trouvais à ce moment-là était particulier, j’avais l’impression d’être au début d’une nouvelle aventure et en même temps une certaine sensation d’accomplissement s’est emparée de moi.

Le Rayon vert est aussi un clin d’œil à la France, et contraste avec les morceaux qui sont tous chantés en anglais.

 

Quels thèmes abordent les morceaux que tu as choisis d’y intégrer ?

Comme je te le disais précédemment mes morceaux sont assez autobiographiques.  Hold on et  Cocaine  font référence aux diverses addictions de mes parents,  King of the Jingle  fait référence à l’histoire d’un artiste maudit et donc indirectement aux doutes que je traverse depuis que je fais de la musique. Enfin, Rock on the sea  parle plutôt de l’instant présent. Rayon vert est un peu une sorte de thérapie ou de psychanalyse en soi

Pourrais tu me parler du morceau King of the Jingle ?

C’est un clip réalisé  à Caen par Jonathan Perrut que j’ai rencontré à Granville. Il a aussi réalisé le clip de Rock in the Sea . On avait pour projet de faire la tournée des bars et de retransmettre l’euphorie qu’on peut y trouver. On a donc privatisé plein de bars mais je dois dire que malheureusement le spleen des patrons de bars se faisait ressentir. Cependant, cette morosité convient très bien au morceau et cela a également permis de créer le Bar Spleen Challenge !

Est-ce qu’il y a un titre qui te tient particulièrement à cœur ?

Ils sont tous très entremêlés et ils font tous référence à mes parents. J’ai perdu mon père jeune, et j’ai longtemps eu l’impression de ne plus être le même après cet événement. Ce qui est assez curieux, c’est qu’après avoir réalisé Le Rayon Vert j’ai eu l’impression d’avoir retrouvé celui que j’étais avant son décès. Les morceaux que j’ai composés concluent mon deuil, en quelque sorte.

Tu as collaboré avec David Ivar, leader du groupe Herman Dune pour ce projet …

C’est un artiste que j’admire beaucoup. J’ai eu l’occasion de le voir jouer à Saint Lo quand j’étais adolescent et je pense que ce concert a été ma plus grande claque musicale. Son attitude sur scène était déroutante et il se dégageait de lui une certaine aura. J’ai gardé son nom en mémoire et lorsque j’ai commencé à élaborer le projet de mon EP, je l‘ai contacté sur Facebook pour lui proposer de collaborer avec moi … et il a dit oui !

Comme il vit en Californie, et que les déplacements sont actuellement compliqués nous nous sommes envoyés les maquettes de manière informatique. J’espère tout de même le rencontrer un jour, mais peut-être que  je l’ai trop saoûlé (rires).

As-tu une anecdote à nous livrer concernant le tournage d’un clip?

J’ai beaucoup de souvenirs en ce qui concerne le tournage du clip Rock in the Sea  ! Je devais poser des heures sur un rocher en attendant que la mer monte et je me suis retrouvé bloqué au milieu de l’eau … Pas cool à vivre mais assez amusante à raconter ! (rires).

Si tu devais choisir un mot pour qualifier Rayon vert, lequel serait-il ?

Sincère.

 

 

 

 

Emma Forestier.

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