Les cerisiers sont en fleurs, les labels poussent, les attachés nous pressent, les artistes relancent, les RP relationnent sans rationner.

Le printemps serait-il à nos portes, chaud comme un char russe touché par un drone turc et en croissance bourgeonnante aussi rapide que le litre de gasoil ?

De tous côtés, les nouveautés affluent, le niveau de la mer monte, les clips sont balancés et les EP résonnent, submergés par un flot de remixes lui-même mis à l’ombre par une vague scélérate de 30 mètres d’albums à surfer.  

Tel un Beach Boy pas décati de l’AZERTY, je saisis mon long board et je ride quelques rouleaux ;

Acid Pauli revisité

Fort fort bonne électro : les remixes (part 2.) de l’album MOD du virtuose Acid Pauli, aka Martin Gretschmann. Label Ouïe. On va dire « ja » alors.

Pas besoin de commentaires superflus, c’est stylé, plutôt cosmique, planant. La B.O. d’un club onirique plein de cosmonautes rêveurs et de martiennes romantiques. En after, quand les fusées sont au garage.

Et puis joli artwork, on ne le dira jamais assez, c’est la clef qui ouvre l’envie d’écouter dans X % des pulsions des rock critic ( avec X > 75%).

Rammstein défie le temps

Encore des Allemands puissants, nos chers Rammstein envoient une patrouille d’avant-garde avec un kolossal mais majestueux single intitulé ZEIT (le temps).

Clip cinématographique à grands effets.

Pourquoi le temps ressemble ici à une dame fantôme ? En allemand on dit die Zeit, c’est un mot féminin.

Edgär ne s’égare pas

En mode fraîcheur, l’album du duo Edgär nous semble approprié pour cette saison. L’album Secret n’est pas un poisson d’avril et ne contient pas que le single Dictators, mais plein de jolies chansons qui rendent joyeux. Electro touch sans agressivité et bien roulée, leur musique serait jouée au cinéma par une actrice sympa et fraîchement décorée du César du meilleur espoir féminin (à vous de choisir qui !).

Peut-être sous les feux de la célébrité d’ici l’été ? On leur souhaite.

Bertrand Belin, original et brillant

Chanteur à la voix reconnaissable entre mille, l’artiste nous offre sobrement et avec une fausse nonchalance un texte de qualité supérieure avec Que Dalle Tout, un single décrivant son hérédité de manière littéraire et burlesque, mélancolique et ironique. Fake ADN ?

C’est assez fortiche, bel exercice de style.

La francophonie s’honore de compter de tels ambassadeurs.

Apéritif pour l’album Tambour Vision que l’on aimera décortiquer en temps et en heure.

The Dead South, invitation au voyage

Une surprise : look de mormons ou de quakers ou de ricains pas sortis du XIXème siècle mais ils viennent du Canada avec un style authentique fait de banjo, guitare sèche, contrebasse et harmonies vocales les 4 de The Dead South connaissent un fort franc succès avec « In Hell I’ll Be in Good Company » et un clip qui se balade les pieds dans l’eau ou sur le bitume. Ils peuvent même reprendre The Doors avec brio pour un People are Strange.

Atypique et colegram.

Angel Forrest, onze marre bien et on c’rauqe la vie.

Canada encore avec une montréalaise électrique, la chaleureuse Angel Forrest, rencontrée au Cahors Blues festival. Album Angel’s 11 , Vol 2.

La talentueuse vocaliste blues et rock nous fait découvrir 11 duos avec de belles voix, sur fond de 6 cordes qui envoie du bois (d’érable) et pas du sirop (d’érable, aussi, tiens).

Elle croise la glotte avec des cheums et filles pas chanmés, cocktail de styles du pays de la country au sens large.

Chouette et joli, pour écouter en mode décapotable sur la route d’un weekend champêtre ou au coin du feu car Angel Forrest chante toujours aussi bien !

Un bec et un hug pour cette femme solaire.

Tess Parks et les masques

Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer ce clip étrange mais drôle de Tess Parks, chanson Brexit At Tiffany’s, et l’on me décrit la chanson ainsi : « pysch-pop imbibé d’orgue et se consumant lentement, mené par le spoken-word ardent de Tess qui canalise la poétique de Patti Smith ou Lydia Lunch ».

Imbibé, imbibé, comme vous y allez !

***

Et voilou, et voili, une chtite sélection qui me rend tout guilleret, tiens !

Jérôme «  Frühling » V.

 

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