Iggy Pop

Dans un ranch en plein milieu du désert, un vieil iguane sent sa fin proche. Ses amis sont tombés avant lui. Il veut composer une dernière œuvre rock, avant que la mort ne l’embrasse à son tour.  Son  nom Iggy Pop et il sort aujourd’hui Post Pop Depression.

Iggy Pop sait s’entourer quand il lui faut produire un album. Après David Bowie, Cliquez ici, il s’aide d’une personnalité forte du rock actuel : Josh Homme. Pas besoin de décrire ce bonhomme multi-instrumentaliste. Juste : Queen Of The Stone Age & The Eagles of Death Metal. Dans le ranch-studio de Josh, ils ont été épaulés par Matt Helders le batteur des Artic Monkeys et de Dean Fertitia des Dead Weather, à la basse. Du lourd. C’est le terme exact pour désigner cette œuvre. Il s’en dégage un rock sans excès avec une certaine puissance envoûtante, élégante et rugissante. Il est loin le temps du punk-rock des Stooges, agressif et borné. L’iguane, en vieux sage du rock, avec sa voix de crooner s’est assagi. Il aborde dans ces neufs chansons, son passé, la vieillesse, la mort, et ce qu’il peut avoir après. Sent-il ses jours comptés ? Non, Songazine pense qu’il offre un dernier doigt d’honneur à la Faucheuse.

Iggy PopPost Pop Depression commence par les deux premiers singles. Break Into Your Heart et Gardenia. Elles sont toutes les deux d’une beauté rock’n’rollesque. Nos oreilles sont bercées dans une sorte d’incantation chamanique par la première. Puis, nous arrivons vers la deuxième, majestueuse et aérienne comme cette fleur blanche, délicate et exotique. On passe sur American Valhalla. Notre iguane se lance dans un chemin de rédemption vers le paradis des Vikings. Il est aidé dans sa quête par le son du vibraphone de Josh. Il enlève tout le superficiel pour ne garder que son nom. « I’ve nothing but my name, » termine-t-il d’un ton grave. In the Lobby, l’énervée, vous réserve une petite surprise vers les deux minutes trente. Elle montre qu’Iggy Pop n’a pas perdu sa fureur rock. Sunday avec son groove accrocheur change complètement d’horizon musical vers la fin.  Elle nous surprend par l’interprétation d’une valse. Une dernière danse avec la mort. Passons à Vulture. Dans une ambiance western, Iggy Pop armé de sa guitare acoustique défie les vautours. Ces oiseaux de mauvais augure attendent sa fin. Ce n’est pas demain qu’il lâchera son dernier souffle. German Days relate son passé Berlinois. On s’arrête enfin sur Paraguay, sous une mélodie rock aux accents latine, Iggy Pop tire sa révérence. Il en a marre et se barre. Sur la deuxième partie de la chanson, il se lâche, vide son sac un bon coup et se casse…allez, moi aussi !

Thomas Monot

Bonus lien :

Sunday

 

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