2 ans après la sortie de leur album Traveling Soul, et un an après leur dernier concert parisien, les Gunwood ont fait vibrer Le Trianon ce samedi 13 avril.
La salle, préalablement chauffée par l’aztec punky pop vénézuelienne et délicate de La Chica, accueille chaleureusement le trio parisien sur Hey Little Brother. Jeff (basse) entre en premier sur scène, puis David (batterie presque militaire sur ce morceau) et enfin Gunnar (chant et guitare). Le groupe enchaîne avec le blues de I Wanna Betray Myself puis Daydreams, avant la première surprise de la soirée. On nous avait promis un concert spécial, avec des invités, voici donc La Chica qui revient pour ajouter son piano lyrique tel des cascades d’eau et sa voix en harmonie sur Swimming.
Arrive ensuite Waiting, une nouvelle ballade introduite par l’harmonica de Jeff, suivi de nappes de guitares et d’une batterie tout en douceur et nuances. De quoi nous faire attendre avec impatience, à juste titre, un second album. Les trois comparses enchaînent avec Tales qui nous transporte en Irlande avec ses banjos et ses percussions.
Seconde surprise de la soirée : l’arrivée sur scène des trois cuivres du groupe français soul electro-jazz et funk Electro Deluxe. Ils apportent un contre chant puissant au titre Rescue déjà très pêchu en version trio avec sa batterie bien lourde. Suit Traveling Soul, le public frappe dans les mains, Jeff joue de l’harmonica, le public s’enflamme lors de la montée en intensité de la guitare et de la basse. Afraid of the Dark en acoustique contraste ensuite par son dépouillement en formation guitare voix.
Troisième multi-surprise de la soirée : les 3 membres d’Electro Deluxe reviennent sur scène suivis peu de temps après par Ben L’Oncle Soul pour interpréter avec les Gunwood un tout nouveau titre blues intitulé You Better Know Yourself Well. Encore une belle découverte. On attend avec d’autant plus de hâte ce futur deuxième album. Ben reste sur scène pour assurer le contre chant de More devant un public très enthousiaste. Ce duo est présent, à l’instar de 5 autres titres-rencontres, sur l’EP Traveling Sessions sorti en janvier 2019.
Tous les invités sortent de scène pour laisser David, Gunnar et Jeff seuls avec un ukulele, une guitare folk et un banjo, tous les trois debout un mètre derrière le micro situé en devant de scène. Le public est dans un premier temps très silencieux et écoute religieusement Sunny Eyes. Au bout de quelques mesures, certains spectateurs ne peuvent plus réprimer l’envie de frapper dans les mains et de taper des pieds. Le style country de la chanson évoque l’atmosphère d’un saloon. On entend des « hi ha » dans l’audience qui nous transportent vers d’autres horizons.
Pour introduire le morceau suivant, Gunnar dit au public « je vais avoir besoin de vous ». Immédiatement, l’audience entonne des lalalalalalala lala lala bien avant la première note sortie de sous les doigts du guitariste chanteur. Oui, c’est bien le tant attendu Rainchild qui arrive dans une version allongée pour faire durer le plaisir.
On continue avec une chanson mythique et fondatrice. Il y a 6 ans, Gunnar a envoyé une première maquette à deux gars, c’était Old Man Song, c’était David et Jeff. Gunnar plein de gratitude dit « [qu’il a] beaucoup de chance qu’ils soient toujours là ». Le public tape dans ses mains dès les premières notes de batterie, Jeff débute au banjo, puis repasse sur sa basse pour une fin de morceau beaucoup plus électrique enflammant les fans qui sifflent de bonheur. On est proche d’un chaos très rock sur les dernières mesures.
La tension ne redescend pas sur Rude Thing qui voit arriver sur scène Nina Attal, la quatrième surprise de la soirée, une boule d’énergie avec sa guitare et sa voix puissante.
Comme l’EP Traveling Sessions, le concert se clôt sur The Auld Triangle a cappella en harmonies vocales. C’est un chant qui appartient au répertoire traditionnel irlandais. On aura beaucoup voyagé ce soir !
Bien entendu, ils sont rappelés, et reviennent sur scène en effectuant une petite danse.
Gunnar nous raconte alors que son père et un de ses amis jouaient en duo lorsque le chanteur guitariste de Gunwood avait deux ou trois ans. Eh bien, ils ont reformé leur duo récemment, et composé Jacobites que le trio va jouer car ils « l'[ont] trouvée trop cool ». Bien entendu, les deux ainés sont dans la salle pour partager ce moment d’émotion 🙂 Le public est hyper attentif pendant tout le morceau. David est au ukulele, cymbales et caisse claire, Jeff et Gunnar à leurs instruments habituels, et bien entendu leurs trois voix se mêlent les unes aux autres en harmonie.
Ben L’Oncle Soul revient sur scène pour Freedom. Jeff est au tambourin, David au tom basse, Gunnar à la guitare. La soul fait onduler les hanches du public.
Arrive alors le vrai dernier morceau du concert : une reprise de I’m Going Down. Tous les invités sont sur scène. On a l’impression d’un big band avec tous ces cuivres, les guitares, le clavier, la batterie. Le saxophone, la trompette puis le trombone effectuent tour à tour des solos qui font monter la température dans le public. On finit là-dessus, heureux et tout étourdi sous ce magnifique plafond du Trianon.
La tournée se poursuit toujours et encore en France et à l’étranger. Mais quand vont-ils s’arrêter pour composer ce deuxième album tant attendu ?!?
Texte et photos : Charlotte Poul
Merci à Christophe @Zamora
Sites des artistes : Gunwood, La Chica, Electro Deluxe, Ben L’Oncle Soul, Nina Attal