Grand Parc

Grand Parc a ouvert le dernier jour du festival Beauregard, dimanche. Malgré une grosse averse et un temps pourri, ils ont joué sur une scène et devant une foule plus importante que d’habitude. Nicolas, le guitariste, revient vers cette expérience : « C’était bien, mais c’était pas marrant pour les gens avec cette pluie. Il y avait quand même du monde et cela nous a fait plaisir. C’est la première fois que nous faisons un plateau comme celui-ci. C’est grand, très grand. Mais, au final, nous n’étions pas stressés d’être dans une immense scène. »

Habitués à des petites salles, Grand Parc prend avec philosophie ce moment : « On ne joue pas souvent dans ce genre d’espace. On est souvent chez l’habitant, dans les sous-sols, dans des bars ou des associations. Ce genre d’endroit comme Beauregard te permet d’apprendre de nouvelles choses et c’est cool ! »

PJ Harvey est de la partie cette année. Les Grands Parc sont des fans, surtout Annie, la chanteuse-guitariste du groupe, Nicolas : « Je l’ai écoutée de loin, par le biais d’Annie. J’aime beaucoup les deux albums White Chalk et Let England Shake. » Nicolas aime dans cette prêtresse du rock, son parcours : « Elle a des origines qui viennent d’un milieu assez rock, garage. Puis, soudain, elle a eu envie de changer de registre. J’aime ces musiciens qui prennent des risques et qui vont dans des endroits inconnus de leur musique ». S’en inspirent-ils ? « C’est compliqué à dire, nous avons sorti qu’un album (Grand Parc). Mais ce sont des démarches qui nous influencent. »

Grand Parc

Portrait de famille

Grand Parc ne veut pas tomber dans une routine, mais plus aller de l’avant, en recherchant d’autres musiques. Ils veulent « découvrir des parts en nous que nous ne connaissons pas. Je trouve que la musique est un apprentissage de soi. »

Leur musique est plurielle, différents styles se rassemblent. On peut trouver de la pop, de la folk, du noise, du math-rock. Nicolas nous explique que quand ils composent ils avancent au feeling, sans se demander quel va être le résultat. « On ne veut pas faire une musique monolithique. »

Annie a une très belle description : « On est un peu comme la ville de Londres. Tu as des Pakistanais, des Hindous, des Anglais. D’une certaine manière, on a une musique assez urbaine, cosmopolite. Ce n’est pas une musique de terroir. »

Grand Parc a rencontré Dieu

Une nouvelle batteuse est arrivée dans Grand Parc, elle se nomme Tatiana. Elle a un groupe nommé Fiodor Novski. Nicolas : « On a longtemps joué avec un ami à nous. J’ai joué avec lui depuis 2006. On avait envie de changer d’avoir un nouveau souffle, une énergie. » Annie termine: « De se mettre en danger. Un groupe, c’est comme un vieux couple, si tu restes dans les mêmes bases, cela devient une routine et tu ne fais plus d’effort. On voulait sortir de notre confort musical. »

L’autre membre du groupe est JB le bassiste. Il vient d’une formation piano dans le milieu du jazz. « Il possède une véritable identité sonore. Il joue beaucoup avec l’improvisation. Il a une oreille hyper-développée. Pour lui, un accident est formateur. Il va de l’avant et c’est stimulant, » dépeint Nicolas.

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DIY ou Do It Yourself, pour beaucoup, ce terme se rapproche de ceux qui composent leur musique chez eux. Les Grand Parc préfèrent utiliser un autre celui de « Démerde toi tout seul et n’attends pas les institutions pour jouer, » traduit Annie.

Grand Parc sera au Transmusicales de Rennes au mois de décembre. Ils l’ont rencontré deux fois, Jean-Louis Brossard, « Papy Brossard » pour Nicolas ou « Dieu » pour Annie. « Il est venu nous voir au Cärgo, la première fois. Il était à moitié convaincu. Puis, il nous a revu à Bourges cette fois-ci il a aimé et nous a invité à son festival. »

En tout cas, on va sans doute écouter de nouvelles chansons à cette date. Grand Parc veulent de nouveau composer car ils ont besoin de « chair fraîche. »

Thomas Monot

crédit photos : Mikaël Pennec

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