folkearth

La mythologie nordique, c’est quand même assez vintage. Rendez-vous compte, il y a quelque temps encore c’était un truc complètement oublié du grand public (à l’exception de quelques historiens et autres black metalleux avertis), puis tout à coup on apprend qu’un temple viking a été rebâti en Islande et que son culte est désormais reconnu par la loi. Eh oui, Thor, c’est pas juste le pote d’Iron Man et Captain America, c’est surtout le dieu du tonnerre qui règne sur les cieux du fond du Beliskner : le Hall de la Foudre. Là tout de suite, ça fait un peu plus violent que le Neverlands du roi de la pop. Autant dire que les vikings, on les voit arriver de loin.

            Et de fait, chez Folkearth, de la référence viking, y en a tout le tour du ventre. Forcément, rien que le nom « la terre du folk » laisse présumer une farandole de mythes issu de l’imaginaire populaire, de violons, de flûtes, d’accordéons et autres morceaux de culture scandinave. Globalement, le groupe est lui même un side-project de plusieurs groupes de folk metal européens, mais un side-project assez actif puisqu’on lui doit presque un album par an depuis 2004 et parmi lesquels des titres évocateurs comme « Drakkars in the Mist », « Viking’s Anthem », « Sons of the North », « Valhalla Ascendant » et plus récemment « Balder’s Lament ». Sans blague, vous la sentez la mythologie nordique ?

            Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler du morceau d’ouverture de la dite complainte de Balder. Pourquoi ? Eh bien parce que Balder, on n’en parle beaucoup moins que ses deux frères, Thor et Loki, alors que lui aussi c’est le fils d’Odin (le dieu des dieux) et qu’en plus c’est le dieu de l’amour et de la lumière. C’est classe, non ? C’est délicat pour des vikings, hein ? Bon, on va quand même descendre d’un cran dans la délicatesse parce que le morceau en question s’intituleBeliskner. Soit le pied-à-terre de Thor à Asgard, le royaume des dieux. Pardon. Je suis faible.

            Plus sérieusement, cette chanson est au metal viking ce que La Chevauchée des Walkyries est à la musique épique : une pépite d’or. Côté metal, on a de tout : des riffs brutaux mais mélodieux, des voix qui alternent entre chant saturé caverneux et chœurs guerriers, voix féminines et masculines, le tout avec un savant mélange d’accordéon, de violon, de piccolo, de flûte à bec, et de clavier. Ça peut paraître beaucoup, mais c’est loin d’être cacophonique. C’est violent sans être barbare, c’est mélodique sans être strident, c’est guttural sans être inintelligible. Bref, si comme moi vous trouvez le pagan metal trop bourrin mais que vous adorez le folk, c’est un parfait compromis pour vous ! Et puis ça nous rappelle que Thor, non content d’être un dieu, c’est un personnage guerrier, certes, mais classe. Après tout, ce n’est pas pour rien qu’il est le seul à pouvoir soulever Mjöllnir, le marteau symbolisant la protection de l’univers et la lutte contre les hordes du chaos. Avec cette chanson, vous avez de quoi vous octroyer un bout de sa bénédiction.

Pierre-Antoine Lavenant

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