Le grand Zebrock est un rendez vous incontournable pour la scène émergente Francilienne, ce dispositif d’accompagnement des groupes, permet un suivi avec des pros du secteur, un coaching qualitatif sur la scène, la communication… et en fin d’année, soit le 1er Juillet 2022 la finale vient récompenser les artistes les plus flamboyants.
Et ce fût une excellence cuvée que cette restitution mise en place à la Maroquinerie, salle mythique du 20ème Arrondissement Parisien.
Ben Zyx, Carmen Sea, Ghinza, Lisa Ducasse, Nau Mad et Përl ont travaillé leur art sur ces 6 derniers mois avec des pros pour proposer au public une finale haute en couleur.
Et après? les 3 plus sémillants artistes départagés par un jury vont se produire à la fête de l’humanité déplacée cette année sur le site de Bretigny sur Orge, un ancien site de l’armée qui a déjà accueillit le festival DOWNLOAD en 2018. Grande classe non?
N’ayant pas pu venir dés 16h30 pour assister au concert de Ben Zyx, Lisa Ducasse et Nau Mad, je découvre une Maroquinerie pleine à craquer vers 20h, les échos sont très bons sur les artistes qui sont déjà passés, je m’engage à les chroniquer pour le dérangement…
Parmi les 3 groupes restant, Ghinza Ep déjà chroniqué en ces lieux, Përl que je connais depuis longtemps, leur dernier Ep a été chroniqué aussi, et un groupe inconnu au bataillon Carmen Sea.
Ghinza confirme encore tout le bien qu’on a dit sur ce groupe, et là ils enfoncent le clou bien bien fort, ils sont bons les nippons de Palaiseau, avec leurs kimonos et la déco lampion façon Kakémono.
Une musique à la Biffy Clyro, énergique, vivifiante et couillue, le chanteur est charismatique avec une tessiture parfaite entre le blues et le rock du sud, des Etats Unis, pas de Palaiseau.
Guitare au top, osmose rythmique basse batterie, et jeu de scène dopé aux nombreux Ramen qu’ils ont dû ingurgiter avant.
du bon à suivre!
Ensuite il y a Carmen Sea, inconnu au bataillon, je demande à droite à gauche, on me dit « woow incroyables musiciens, ya du niveau, c’est un genre de post rock doom métal ambiant » ou encore » ah la la c’est cool tu vas voir ya du violon un peu oriental, c’est genre Korn mais avec Meshuggah »
ok on va se faire chier…des étudiants en musicologie qui font du 7/11 ème avec un batteur foufou échappé d’un cours de jazz…
je pars me rechercher un 50cl de bière pour absorber la session de jazz à venir.
J’adore me tromper…
La claque de la soirée ce fût eux, Carmen Sea, je m’excuse platement sur le cliché que j’ai pu mentaliser, ah oui et en plus y a pas de chanteur! Quel effronterie!
Le métal est un genre qui a du mal à se renouveler, mais comme dans toute musique, la jeunesse arrive avec ses propres codes et fusille l’ancienne, trop bedonnante et sûr d’elle.
Le premier effet kiss cool est cette violence jazzy, cette lourdeur à la Gojira, une chevauchée des walkyries moderne, Wagner aurait joué dans ce groupe c’est obligé.
Le deuxième effet c’est la sublime mise en lumière, ils ont bossé grave, c’est magnifique ce show, c’est brillamment mis en espace avec des temps lumineux adaptés à chaque chanson et univers, beau travail sur la chaleur des couleurs et les moment de tension des morceaux.
Alors oui ça joue bas, très bas, et c’est vrai que parfois la guitare qui amène énormément aux morceaux est parfois un peu bouffée par la basse, attention aux mediums les amis!
Et la petite touche du chef revient au violon, absolument poétique dans cet océan de bruit et de fureur, complètement à sa place jouant sur des nappes de violon à la Pink Floyd qui aurait visité Ankara et Marrakech, c’est super Je pense tout de suite à Didier Lockwood qui aurait apprécier la mise en avant du violon.
le Batteur complètement absorbé dans le show est dantesque dans son jeu, si sobre pourtant, les parties sont brillamment orchestrées, et enfin le bassiste qui tient la baraque d’une main de maitre, ajoute ce sentiment de voir un authentique groupe façon Gojira, inclassable, il y a du Korn du Meshuggah il y a du Jazz du Doom, et pourtant c’est cohérent.
Et oui y a pas de chanteur, mais que viendrait il apporter dans ce groupe si réglé tant l’osmose sur scène entre les musicien est évidente?
Les gars ne changez rien, le show est brillant beau boulot
Ai je vu un concert symphonique d’une bande son pour un jeu vidéo? ou pour un film? en tout cas on s’est bien promené sur la mer de Carmen
Applaudissements généreux, j’écarquille les yeux et je cherche des yeux les personnes autour de moi pour communiquer ma joie d’avoir vu ça…
Enfin Përl, qui se bonifie avec le temps, leur dernier effort musical était franchement beau et bien produit, comment allaient ils évoluer sur scène avec ces 6 mois de coaching?
Un show parfaitement équilibré, pour le travail scénique ils ont été les meilleurs ce soir, je pense, une entrée dans le concert très théâtralisée, avec un choix de lumière qui révèle le plateau, Përl a choisi la lumière pour démarrer, et des parties stroboscopiques quand ça part en Black Métal, la scène aménagée avec des éléments de décors, rappelant la forêt, nous emmène droit dans un show organique.
A la frontière entre l’art contemporain le Black Métal Ambiant, et le Métal et le rock plus classique, le groupe est surtout un brillant mélange de musiciens hyper bons, un batteur qui sait tout faire, il peut faire un rythme calme à faire de la double pédale et du blast la seconde d’après sans sourciller… le bassiste ajoute cette section rythmique folle et complètement maitrisée, le guitariste envoie du gros mais tout en nuance et bien sûr la poétesse, qui, habitée par ses textes, est sur la corde telle une équilibriste des genres, entre Screamo et poésie, défiant les lois des vocalises sur des textes parfois contés parfois chantés.
une très beau show, dans le vrai sens de la beauté, agréable à écouter, autant qu’à regarder, il y a eu du boulot, ça se voit très clairement.
alors qui a gagné???
pour connaitre le verdict:
https://www.facebook.com/zebrock
j’ai passé une superbe soirée, dans des conditions au top, la salle était pleine, une belle réussite pour tout le monde!
PY
@pyofficiel
