« It’s six o’clock and the sound i still hear is making the present talk ». C’est par ces mots que débute The Very Start, le second et bluffant album d’Emilie Zoé. Si c’est dans ma tête et mes oreilles qu’il tourne en boucle, nul doute quant à la contagion demain aux vôtres.
Raconter la mélancolie de la nuit qui se termine, le temps qui passe et la peur qu’on en a. 6 o’clock est à l’image de l’album, un rock brut, puissant et intriguant, qui aspire par sa poésie et sa profondeur.
Emilie Zoé, née en Suisse romande est une autodidacte passionnée par le son de la guitare et fascinée par les mouvements de la voix. A 18 ans elle lâche ses études pour tenter l’aventure de la musique et se trouve rapidement repérée sur scène : elle part 4 ans en tournée avec Anna Aaron. De son côté, elle forme un quartet dans lequel on retrouve déjà son complice actuel, le batteur Nicolas Pittet. Puis une rencontre décisive avec Louis Jucker de la scène indé romande lui permet d’enregistrer un premier album (Dead-End Tape) en 2016 et de collaborer notoirement au trio Autisti.
The Very Start est un disque qui ne triche pas. Par ses mots Emilie Zoé dit l’essentiel, par sa voix elle emmène vers l’infini sans jamais nous perdre. Il est souvent question de distance (Blackberries) et de rapprochement (Tiger Song). De cet album se dégage une unité, qui touche en profondeur par sa force d’intrigue et de suggestion. Un concentré d’émotions distillé par la voix tantôt fragile et claire, tantôt puissante et rugueuse d’Emilie Zoé.
Si l’on devine les influences nombreuses, c’est l’évocation de PJ Harvey qui vient spontanément. Excusez du peu.
Vous êtes prévenus : après l’écoute de The Very Start dont la sortie est prévue le 9/11 chez Hummus Records, vous ressortirez un peu hagard, enveloppé par l’énergie de cet album qui sonne comme un coup de maître.
Veyrenotes
Emilie Zoé sera en concert le 7 décembre aux Bars en Trans à Rennes (toutes les autres dates sur son site internet)
Remerciements à JP Béraud de Martingale.
Crédit photo : Anaïs Blanchard