Tout Doux de Bertrand Betsch : du velours

On ne se sortira pas Souchon de la tête en évoquant la voix de Bertrand Betsch, mais ça tombe bien, c’est une comparaison plutôt flatteuse. Depuis plus de vingt ans, cet artiste défend la chanson française de manière assez discrète, et on aimerait l’entendre davantage sur les ondes.

On a tous une fois eu envie de passer la journée au lit, parce qu’à part cette envie-là, on n’en avait pas trouvé d’autre. Tout Doux, le dernier album de Bertrand Betsch, qui paraîtra le 25 mai prochain, nous offre la possibilité d’une intense journée de procrastination enveloppé dans notre couette, et tant pis s’il fait beau dehors.

Plantage du décor, l’album commence justement au fond d’un lit… de coton, bien au chaud, dans les bras de Morphée, au son d’un xylophone qui nous fera replonger en enfance, au temps d’une innocence reposante.

Mais attention, cet album tout doux, tout doux, n’est pas une mièvre gourmandise. C’est un goûter empli de tendresse, une caresse délicate et suave. Une musique veloutée pour des paroles d’une élégante finesse. A première vue, cela semble simple comme un gâteau au yaourt. Et puis quand on y plonge la cuillère, on y trouve mille feuilles très craquantes, abritant en leur sein mille saveurs différentes.

De cordes flamboyantes en piano sans prétention, cet album livre une pop française hypersensible comme on adore, qui n’est pas sans évoquer celle de Florent Marchet.

Album velvétien par excellence, on y plonge dans la sphère de l’intime, qui ressemblerait alors à un cerveau aux multiples chemins labyrinthiques, gorgés de recoins douillets dans lesquels il fait bon s’allonger lascivement pour s’adonner à la méditation.