Parmi tous les noms de groupe de la Terre et de l’Histoire, le choix « Dead Kennedys » est (de mon humble point de vue) l’un des plus pertinents et troublants.
La famille Kennedy, on le sait, aura été marquée depuis des années, et dans la durée, par une succession de deuils et accidents, le plus symbolique étant l’assassinat de John K. à Dallas le 22 novembre 1963 à Dallas, Texas.
La célèbre vidéo « Zapruder » en Super 8, vue des milliards de fois, est un traumatisme visuel et terrible pour beaucoup de monde, dont je fais partie. Bim, pan, pan, basculement, Jackie veut s’enfuir, elle est repoussée, la voiture repart etc. La séquence est gravée dans mes neurones. Et la suite sordide et mafieuse de cet attentat fait bel et bien partie de ce petit cauchemar.
Aussi, la musique déchirante, menaçante, grondante et évocatrice du groupe punk Dead Kennedys fait-elle mouche avec un tel background, une telle charge historique. Nos chers Bérurier Noir (que j’adore aussi) sont reliés à un sympathique et truculent personnage de roman noir comique, pas à une mare de cervelle et de sang au fond d’une limousine décapotable. Les Sex Pistols sont eux dans la gaudriole, quoique crachant partout au début…
J’allais oublier que les compères de Jello Biafra ont publié leurs premiers albums avec des couvertures glaçantes (voir ici), mais la palme de l’image qui fait mal reste attribuée à Rage Against The Machine avec son moine qui brûle. J’ai dû la voir dans Paris Match quand j’étais petit et je n’aimais pas ça, mais pas du tout cette destruction à la fois tranquille et abominable.
C’était mon quart d’heure nostalgie en noir et blanc des 60’s et 70’s, un temps sans web, sans partage immédiat mais fait d’images puissamment accrochées dans la mémoire des kids d’alors.
Jérôme « remembers everything » V.