Le hasard de mes vacances et pérégrinations estivales m’a fait entendre les « musiques » déversées dans les conduits auditifs des gens en maillot de bain.

Je n’imaginais pas le désastre si conséquent. Ce ne sont plus les tubes de l’été, mais bel et bien des suppositoires ! En tous lieux balnéaires, taxis, hôtels, restaurants, cafés et plages domine une espèce de fond musical à base de sons prémâchés et décérébrés.

Ces « chansons » se parant d’une (fausse) joie, d’une insoutenable légèreté, sont de fait marquées du sceau de la puissance d’un marketing sans âme.

Recette : une voix autotunée, homme ou femme au chant c’est égal, rythmique ternaire au goût tropical artificiel, de vagues cuivres et synthétiseurs assurant une mélodie criarde et un refrain de 3 ou 4 mots anglais tirés du « Globish Vocabulary, lessons 1-5 ». Options : un peu d’espagnol dans le titre ou une phrase, voire un court passage en rap mou. Ajoutez LE clip vidéo d’une extraordinaire vulgarité, pleins de piscines et de culs tortillants avec poitrines agitées, de pauvres gars avec une casquette à l’envers et cette coupe de cheveux dite « du footballeur » (rasé sur les côtés, du gel en haut), des couleurs acidulées et des couchers de soleil, un montage rapide pour des plans de 1 ou 2 secondes maximum, et le tour est joué. N’oubliez pas la séquence où ils dansent ensemble façon essuie-glace. Beuaaarglll.

Sur chaque spot autour de la Méditerranée, autour de l’Atlantique et peut être même en Manche et Mer du Nord, ces méduses collent et polluent l’atmosphère. Atmosphère sans classe, sans élégance sous des ciels pourtant sans nuages…Bien sûr, on peut se nettoyer les neurones avec sa musique personnelle, écoutée au casque, mais il est dur d’échapper à des éclaboussures de daubes et il faut serrer les dents en des endroits censés être propices à la détente. Vous mangez en terrasse, et paf « Descaca-cito » vous agresse.

Mais que Big Brother se rassure, l’absolue majorité des estivants a l’air d’adorer cette infusion tiède, tout comme les aliments pleins d’OGM, être tous bien serrés sur les mêmes grèves, les embouteillages, la TV et ses pubs, sans oublier les boissons gazeuses avec ou sans sucre. Beuaaarglll (bis).

C’est en mettant le nez dehors l’été que l’on se rend encore davantage compte que résister demeure fondamental, surtout avec ses oreilles !

Jérôme « I Love Summer » V.

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