19 au 21 juin 2020, ce sera le quinzième anniversaire ;
On viendra nombreux, de partout, l’été sera là, les décibels vont tonner à Clisson.
La programmation vient d’être annoncée et c’est encore too much, le choix est copieux, on aurait envie de cocher 25 noms dans la liste formidable- et on en verra une quinzaine au final- mais ceci n’est pas le principal.
Chers Hellfest team members, vous le savez sans doute, et je vais vous le redire, ce festival porte en lui et avec lui bien davantage qu’une série de concerts.
C’est bien là la magie de cet événement, aux billets pris d’assaut 9 mois avant sa date, sans même avoir lu un seul nom sur l’affiche désormais consultable par tous.
Le sens de tout cela, le «Why », l’essence dans le moteur ?
La relation avec l’autre et ce dans son sens positif.
Les fans de musiques extrêmes le sont pour mille raisons : provocation, jeunesse, originalité, affirmation de soi, révolte, réaction contre l’ennui, la solitude, la conformité, les excès d’une société marchande et déshumanisée.
Qui peut croire qu’une siliconée qui braille en autotune ou un pantin à casquette débitant des rimes pauvres, entouré de clones de la première citée, vont faire vibrer autre chose que les enceintes d’un autoradio mal réglé entre deux publicités pour un opérateur téléphonique défiscalisé ?
Le métalleux fait sans doute plus de bruit, mais a le mérite de croire et d’adhérer à des valeurs que l’on qualifiera d’humanistes en général. C’est bien le paradoxe généré par ces filles et garçons en t-shirt noir le plus souvent, sous lequel bat un cœur d’or le plus fréquemment. Je disais récemment à un béotien, me regardant un peu éberlué quand j’expliquais que j’adore votre Hellfest : plus la musique est sombre et violente, plus vous serez entourés de personnes adorables…
Attention ! Pas d’angélisme, il y a des cons et des abrutis, des radins, des machos et des pervers partout, mais pendant 3 jours à Clisson chaque année, on observe une fabuleuse majorité de comportements fraternels et empathiques ; ceci est un fait, pas une opinion.
Chers Ben Barbaud et le paquet de types qui vous entourent, vous avez donc créé une sorte de monstre qui compte énormément pour énormément de monde. Quinze ans déjà, tempus fugit…
Le nostalgique de Deep Purple, le teenager qui attend ça toute l’année, le boucher alsacien qui enfin peut montrer ses tatouages en public, le fan d’un groupe qui veut le revoir pou la treizième fois et moult autres personnages made in France ou ailleurs qui vont se côtoyer fraternellement, qu’il pleuve ou fasse 40 degrés, être présents et vivants quelques heures… ensemble.
Dans la poussière ou la boue, un bel esprit va régner et il est pérenne les 362 autres jours.
Et ça, c’est le plus bel effet secondaire de la cure annuelle de trois jours que vous nous concoctez.
Novembre s’achève, les jours sont courts, les grèves arrivent, le pouvoir nous méprise, les révoltes grondent, il faut se bagarrer pour tout mais la seule pensée de vous retrouver là-bas, à l’Ouest fait se lever un soleil d’espoir dans bien des cœurs !
Alors, big hug digital et bises à tous,
Jérôme « bientôt quatre fois l’âge du Hellfest » V.