Chère Femme d’Albin De La Simone,

Il me vient souvent cette pensée qu’il doit être doux d’être toi. Il me vient souvent cette pensée qu’il doit aussi être doux avec toi. Doux, débonnaire, et drôle, et déboussolé souvent.

Il me vient souvent cette image de toi, qui noircirait les cases des documents officiels de ton nom de famille, embêtée parce que ça ne tient pas, mais fière d’être une partie de lui. Il me vient souvent cette image de lui, t’enveloppant de sa voix suave en une étreinte érotique, sans même avoir besoin de te toucher.

Ils me viennent souvent en tête, les mots de sa chanson : « une femme, dans chaque port, la même » qui m’évoquent pour toi une certaine peine, car oui, la scène te le vole régulièrement. Laisse-moi te le l’avouer, chère femme d’Albin de la Simone, que je te l’ai volé, ton mari. Avec trois-cents autres spectateurs, lors d’un spectacle à la Rochelle. Et c’était sûrement comme la vie avec lui : piquant et suave, caustique, simple, fidèle, limpide et sans ennui.

Je n’écrirai pas une trop longue lettre de peur que tu me penses perverse, comme toutes ces fans prêtes à jeter leur culotte sur leur idole. Je ne suis pas de celles-là. Je souhaitais simplement te signifier, chère femme d’Albin De La Simone, que tu es très chanceuse d’être sa muse.

Violette DUBREUIL, Simonifiée.

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