Moi je pense à vous souvent, et pas que pour faire semblant de vous invoquer, de façon épisodique et circonstancielle, tout en se comportant comme un remix de la chienlit, des veaux made in France ou de ceux qui sautent sur leur chaise comme des cabris, pour employer vos célèbres expressions.

Mon Général, à la veille du second tour de la Présidentielle 2017, le 7 mai prochain, hé bien, je vous avoue être bien abattu et vous savez pourquoi. Vous qui nous observez, entre Sir Winston et Franklin D. Roosevelt, vous devez jeter votre képi par terre et pousser des jurons !

Le choix qui nous reste : une mégère non apprivoisée, qui essaie de laver moins brun, plus proche de Vichy- 1940 et Berlin-1933 que de la French Resistance vs. un ex-banquier junior, trop poli pour être honnête, dont la clarté du programme ferait passer un matin de smog à Londres pour un après-midi d’automne à Baden Baden ; ( vous avez vu, j’ai pris des images, genre pour ne pas vous perdre en route). Et dire que le candidat à gros sourcils qui finalisait la suite de la suite de la suite de votre ligne politique était plus corrompu qu’un mafieux sicilien, plus menteur qu’un arracheur de dents, plus fourbe qu’un ecclésiastique bipolaire et qu’il avait osé faire allusion à votre auguste personne…

Bien sûr, ce qui nous reste de force nous amènera à voter pour le moins terrifiant, à savoir le deuxième, nous ferons le travail, nous éviterons d’aller à la pêche et le pays aux 258 sortes de fromages sera épargné d’une puanteur supplémentaire. Les sanglots longs des violons bercent mon cœur d’une langueur monotone.

Mais après ?

Une Chambre sera élue, forçant probablement votre septième successeur à « cohabiter », prendre des mesurettes, être empêché, gouverner par ordonnances les jours pairs et renoncements les jours impairs. Au passage, on observera que plus le temps passe, plus les types assis dans votre fauteuil ressemblent à de médiocres cadres supérieurs issus d’un mauvais casting de promotion interne d’une entreprise publique, sans classe, ni vision, ni intégrité, ni courage. 1958-2017, ça commence à faire date, et à force de couper le vin avec de l’eau tiède, la carafe élyséenne finit par faire vraiment pitié.

Au passage, je me permets d’ajouter que vous aviez encore raison et que l’Europe, comme l’ONU resteront deux gros machins bouffis et inefficaces.

Rien n’est perdu, cependant, comme vous le disiez vous-même alors que ça sentait le roussi dans l’hexagone et le vert de gris sur les Champs-Elysées.

Alors, moi, je pense à vous, je m’accroche, je voterai encore et je sais que la France est un grand, beau et vieux pays.

Vive vous, Mon Général ! Je me permets une accolade respectueuse et un baisemain à tante Yvonne.

Jérôme «18 juin » V.

PS : deux citations de vous pour aider notre futur président, avec ses rouflaquettes et son costume monochrome à cravate trop fine.

Pour la fin de sa campagne contre l’autre blonde :

“La guerre, c’est comme la chasse, sauf qu’à la guerre les lapins tirent.”

Il n’a pas fait l’X, mais l’ENA, mais quand même :

“Le plus difficile n’est pas de sortir de l’X mais de sortir de l’ordinaire.”

 

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