Avec un premier album auréolé d’excellents retours presses et bouche à oreille, Cat Loris, en cette fin mai d’un ancien monde pas si lointain, nous offrait 14 chansons magnifiques. Généreuse certes, mais avant tout être humain hypersensible, l’auteure compositrice interprète, affirme son hypersensibilité jusqu’au titre de son album, au détour d’un clin d’œil de sioux.
Visiblement elle est aussi sensible au succès car son album vient de gagner des prix !
Premier prix + le prix Claude Lemesle 2020 au concours des nuitées vagabondes (langeais)
Finalement la qualité, ça paie ! retournons sur un premier album qui ne manque pas d’éloges.
Alors être hypersensible, qu’est-ce que c’est ? un truc tendance ? un truc de psychologue ? va-t-on parler de résilience, de traumas et d’amalgames tous aussi casses gueules les uns que les autres ? nous ne sommes pas sur un énième magazine de psycho, rassurez-vous chers lecteurs de Songazine, on parle musique, chanson française, beaux textes et belles mélodies.
Réalisé par un Chadi Chouman, multi instrumentiste (guitariste de Debout Sur Le Zinc) tout est mis en musique de façon à rendre le texte essentiel, c’est cohérent dans les thèmes, elle arrive même à rendre classe le fameux plan éphémère à tendance horizontale, dans l’excellent « Monsieur L’escale »
On apprend aussi que parfois elle a les boules, « J’ai les boules » hypersensible je vous dis !
Globalement les thèmes du quotidien du couple, de la relation amoureuse, mais aussi plus solennel avec « l’ombre », hommage à la résistance, sont développés ; avec des textes travaillés, et retravaillés. On hésite entre le naïf, mais aussi le coup de gueule, avec parfois des gros mots, si si…, c’est beau ces montagnes russes émotionnelles.
Une belle voix qui rappelle parfois les élans de Juliette ou de Barbara, sur quelques errances au piano, admirablement accompagnée par un Fréderic Longbois (demi-finaliste the Voice 2018), avec « mauvais présage ».
Enorme travail d’introspection textuel, donc, sur les mots, les mélodies qu’on se surprend à chanter sous la douche, ou sous la pluie, écoutez « hypersensible » la première chanson de l’album vous verrez bien…
Ça envoie de la rumba, souvent du jazz, il y a ce fond de music-hall, des trompettes, clarinettes, ça groove, musicalement rien à redire c’est hyper bien produit.
Il y a un temps encore pas si lointain on aurait dit que c’est un album de femme, avec les clichés qui vont avec, mais c’est bien un être humain révolté, une artiste à fleur de peau qui nous livre des chansons qui parlent simplement d’amour, de vie, de mélancolie.
C’est une réussite totale, il me tarde d’aller la voir sur scène, comment les morceaux prennent vie, et réveiller mes sens, pour de nouveau ressentir l’artiste enflammer la piste aux étoiles.
PY