Tout le monde le sait, les rentrées sont propices aux rencontres et aux découvertes. Et la rentrée 2017 n’échappera pas à cette règle.

Groupe suisse (trop) méconnu, ce n’est pas sur les grandes ondes que
j’ai découvert Adieu Gary Cooper, mais à l’ancienne, chez mon disquaire de quartier. Cette musique qui passe dans ce temple du disque bas de plafond m’évoque les années 80, le phrasé d’Alain Bashung, mais avec quelque chose de résolument moderne et d’assez singulier. Bref, je repars avec l’album.

Ousiders est le deuxième album du trio de Genève, qui fait suite à Bleu bleuBizarre, paru en 2014. 10 titres chantés entièrement en français pour une durée d’une cinquantaine de minutes.

Dès les premières notes, on se rappelle que le rock chanté en français existe et qu’il peut même être incroyablement classe et séduisant. Les textes sombres chantés par Nicolas Scaringella, nous parlent avec ironie et second degré de la vie « normale », de chômage, de solitude, d’angoisses (Docteur (Donnez Moi Quelque Chose)) et globalement de décalage entre la société et le ressenti de l’individu au sein de cette dernière. Et cela fait un bien fou. Dans un monde qui, effectivement, file à une allure phénoménale, ne faisant que peu de cas des états d’âme des individus marginalisés, chacun peut, à un moment ou à un autre, se sentir dépassé, voire écrasé par la société (« Tout autour de moi tourne un peu trop vite / J’ai un mal de fou à suivre le rythme »). Cet album, ADIEU GCqui pourrait être apparenté à un album concept, est un peu comme la chronique d’un individu lambda du XXIe siècle, qui partage ses réflexions sur la société actuelle, sur son quotidien et sur son malaise face à tout cela. Et c’est fait très finement, avec une approche empruntant un angle un peu différent à chaque titre (tantôt à la première personne tantôt à la seconde ; tantôt premier, tantôt second degré ; etc.).

Quant à la musique, elle est réellement captivante. Le son est travaillé adieuet a une place très importante dans l’atmosphère créée. On pense bien sûr à Alain Bashung (notamment sur le titre Travailler C’est Mal Payé ou encore le phrasé des paroles « Tu vas me manquer quand je serai mort les soirs de pleine lune » sur le final Quand Je Serai Mort), au jeune duo Paradis (Facultatif) et globalement aux années 80, qui n’ont pas engendré que des catastrophes musicales comme on peut parfois le lire (si, si, je vous jure !).

Cet album est donc une magnifique découverte, et les quelques 51 minutes que dure l’album donnent l’impression de n’en faire que la moitié, tant il est bien ficelé.

-Matthias-

Liste des titres :

01 Il commence à faire noir

02 Solitaire volontaire

03 Docteur (donnez-moi quelque chose)

04 Travailler c’est mal payé

05 Coupe les gaz

06 Outsider

07 Ligue B

08 Facultatif

09 La solitude du coureur de fond

10 Quand je serai mort

Voici le clip de Travailler C’est Mal Payé :

Et en écoute, le titre Docteur (Donnez-Moi Quelque Chose) :

 

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