La découverte de Left My Heart, second EP d’Ed Mount, à venir le 19 avril chez FUTUR-Records, nous a fait l’effet d’un rayon de soleil printanier, doux et chaleureux, qui entrerait par la fenêtre pour illuminer de ses échos funk notre demeure, envoyant le groove à tous les étages.

Qui est Ed Mount ? Un artiste brillant à suivre assurément. On le dira musicien exigeant, trouvant sa voix sur le tard, passé par des influences plurielles : d’abord rock, ensuite résolument jazz avant d’en casser les codes devenus étouffants. Thibault Chevaillier, de son vrai nom, a fait ses armes comme guitariste, a pris une claque (et un tournant décisif) en découvrant Charlie Parker qui l’a envoyé se balader dans la galaxie jazz pendant une dizaine d’années, le temps d’être leader et guitariste d’un groupe (Clerks) avant de s’extraire et de tracer son chemin musical solo. Devenu Ed Mount, multi instrumentiste, ici aux claviers, il est à la manœuvre. Repéré par trois premiers morceaux sortis sur le web, il a sorti en 2018, un premier EP Space Cries chez FUTUR-Records, aux rythmes soul dansants et déjà solaires.

Moins d’un an plus tard il récidive et nous offre Left My Heart. Cinq titres et presque vingt minutes de groove délicat et décontracté, cinq capsules aux mélodies acidulées, reliées ensemble par un souffle spatial, sur lesquelles Ed Mount pose sa voix en hauteur, caressante et lumineuse, dimension nouvelle qu’il apprend à apprécier.

« J’ai toujours été instrumentiste. Lors de l’un des premiers concerts d’Ed Mount, j’ai compris ce que c’était de transmettre par la voix autrement que par un instrument. C’est ce truc de transmission que tu donnes au public et qui te le renvoie. »

Sous l’apparence de ce son agréablement « chill » se cache un univers à tiroirs. Dans Left My Heart, on retrouve l’armature typique du groove des années 80 sur des cadences lounge plus down-tempo des années 2000. De par ses références musicales multiples (Funkadelic, Stevie Wonder, Prince, Paul Simon…) et sa culture jazz, Ed Mount « adore travailler l’harmonie, ses suites d’accords couplet-refrain, peaufinés à la note près, précisément ». Avec beaucoup de sensibilité et de décalage, il parvient à développer ce fameux groove assez irrésistible.

Les effets lumineux des mélodies (« tout est guidé autour »), comme autant de ronds dans l’eau, confèrent à Left My Heart un univers très soigné et planant, d’une teinte homogène.

Si certains mots ressortent, il est ici souvent question des sentiments et du temps, celui qui passe, celui qu’on donne et la vision qu’on en a.

Le temps d’ailleurs, toujours : quand il n’est pas Ed Mount, Thibault Chevaillier le mets à profit dans différentes collaborations (notamment Halo Maud, Ricky Hollywood).

Il nous confie aussi avoir déjà en tête un album, ne manque plus « que les bons partenaires »… On lui souhaite de les trouver.

Pour patienter, sortie prochaine de Left My Heart, suivie d’une édition vinyle rassemblant ses deux EPs. Quant à la release party, ce sera au Pop Up du Label le 5 juin. Venez, pour sûr il fera beau.

Veyrenotes & Wunderbear

Crédit Photo de une : Mathieu Teissier

 

 

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