Ralph Of London caractérise sa musique comme étant de la Shitpop. Ralph, chanteur leader anglais commence sous la forme d’un projet solo alternative indé à Londres en 2016 avec Longformacus. Puis la formation évolue comme Ralph collabore à divers projets artistiques, notamment à Lille où il fait la connaissance des musiciens qui étofferont le répertoire.
Avec un DIY attractif, les compositions britpop sont orchestrées par des synthétiseurs, des percussions, des guitares et plusieurs voix mettant en paroles une critique sociale sous des airs satiriques, lyriques et quelque peu romantiques. Elliott Smith, Sparkelhorse et Cass McCombs rappellent leur style musical niveau influences.
En marge de la sortie de leur album The Potato Kingdom (Shit-Pop Corporation) qui va faire grand bruit au royaume de l’art sonore, on leur a posé quelques questions, un grand merci à eux :
Une des richesses de la musique est de permettre à un message universel sonore d’être transmis, saisi et compris. Les paroles sont une chose mais selon les rythmiques et les mélodies, les sensations sont décuplées. Dans vos morceaux, quels sont vos messages essentiels ?
Nous n’avons ni à nous comporter ni à réagir ou répondre de la manière prescrite par la tradition, par les tendances et idées établies, ou par le gouvernement. La source de sens la plus fiable se trouve en se connectant avec les gens et en cherchant en soi.
L’actualité mondiale actuelle, entre virus, réchauffement climatique et crise économique, implique beaucoup de remous, de limites et de contraintes à la culture, comment avez vous vécu cette période de confinement ?
L’annonce du confinement total est tombée quelques jours après le lancement de notre album “The Potato Kingdom”, ce qui a énormément ébranlé le groupe. Cependant, les concerts annulés et le contexte général étant à la remise en question, nous avons fait de même. On a décidé de se placer en tant qu’observateurs, de composer de nouveaux morceaux et de reprendre la communication sur l’album au moment opportun. C’était comme une période de résidence improvisée et une phase d’introspection. Bien sûr, cela nous force à revoir nos modes de consommation et à réfléchir à notre métier de façon durable.
Votre album dresse un pont à travers la Manche pour des allers-retours musicaux entre nord de la France et Londres. Les styles musicaux se croisent dans vos titres, comment envisagez-vous cette richesse inter culturelle ? Planifiez-vous de vous laissez aller à chanter en français ?
Justement, si la musique aide à dissoudre la notion d’identité culturelle alors, pour nous, elle a été efficace. Rien de pire pour nous de vouloir toucher une communauté ou une culture précise ; cette richesse est un outil pour briser ces barrières invisibles et elle ne se limite pas à la France et à Londres, mais passe par chacune de nos influences puisées par delà nos frontières. Il y aura très certainement plus de parties chantées en français dans les prochains morceaux, notamment avec la voix de Diane, en fonction de l’inspiration et de ce qui semble le plus juste.
On voit de plus en plus de collaborations artistiques dans le CV de groupes confirmés ou émergents, avez-vous envie de travailler en collaboration, ou voudriez-vous lancer un message par le biais de cette interview ?
Nous sommes en contact avec plusieurs artistes et amis pour collaborer sur des projets futurs. Mais au-delà de la musique nous avons également des projets vidéos et documentaires pour lesquels nous pensons à des collaborations. C’est toujours très enrichissant d’accueillir un autre univers ou un autre regard au sein d’un projet.
On a coutume de demander aux artistes quels sont les morceaux qu’ils emmèneraient sur une île déserte ou les artistes qu’ils affectionnent ou ont marqué leur existence, quels sont les vôtres ? Avez-vous des titres récurrents dans vos playlists, MP3 etc. ?
Nina Simone, Fela Kuti, Lou Reed, Elliott Smith sont, par exemple, des artistes indémodables qui nous ont marqué et ont aidé à notre développement en tant qu’artistes mais également en tant qu’humains. En ce moment, on écoute beaucoup Cass Mc Combs – County Lines et Julee Cruise – Floating par exemple.
L’album particulièrement réussi est sorti et annonce pleins de happenings à venir. Ralph of London a éveillé notre curiosité par rapport à leur univers, projets futurs et concerts où se réjouir d’une sociabilité retrouvée. Gageons qu’ils titilleront aussi les oreilles de ceux en recherche de sons, style et mélodies conçus de l’union entre le nord de la France et le Londres d’une Angleterre voisine. God Saves This Kingdom !!
https://www.facebook.com/RalphOfLondon/
Van Maury-D