Maxence Cyrin ré-enchante les chansons pop rock que l’on aime par la puissante magie de son (grand) piano. Il avait réussi une première salve en 2009 ; nous étions touchés-coulés par ce qu’il fit des Pixies ou Nirvana. C’est Novö Piano II qui nous est maintenant donné à entendre. Tant qu’à se laisser croquer par la folie marchande qui décrète que Noël commence début novembre et finit fin janvier, autant sortir tout de suite une idée de cadeau pour soi et ceux que l’on chérit. Novö Piano II est un must have.
Puissamment évocateur, romantique, chargé, le son de ce seul instrument vous saisit, et plus encore, quand il s’agit de rependre une chanson déjà enracinée dans votre paysage affectif.
Ici, 10 morceaux finement choisis, réinterprétés et clairement réussis à la perfection. Je voudrais braquer le blanc projecteur de l’admiration et de ma reconnaissance envers Maxence Cyrin sur 4 d’entre eux.
Un « Walking in the rain » sublime, chanté par une diabolique Miss Kittin. Emotion et allure royale. Night is tight is right.
Un « If only tonight we could sleep », venimeux et parfaitement dans l’esprit de The Cure. J’entends la voix plaintive de Robert Smith en filigrane.
Un « Black Hole Sun » pétillant comme du champagne, digne d’une soirée des Oscars, avec Lauren Bacall et Humphrey Bogart en lauréats. Rappel, la reprise de Paul Anka était aussi un grand moment.
Un « Eyes without a face » confidentiel, nostalgique et poignant dont notre vieux briscard de Billy Idol serait fier. Frantic chante superbement.
Du très très haut niveau. C’est le feu craché sans se brûler la lippe, le trapèze avec triple salto arrière sans tomber, le numéro parfait avec des tigres dans la cage, et les gros chats aux yeux vert se mettent à ronronner devant lui : Maxence Cyrin a dompté un morceau du répertoire pop-rock, en a fait un bestiaire doux comme l’agneau qui vient de naître.
Mais attention, ne vous y trompez pas, leurs yeux brillent dans le noir, ils ont gardé intacte leur puissance de séduction.
Preuve, encore une fois, que les grandes chansons font les grandes reprises.
Jérôme «88 touches» V.
