Londres nous envoie un missile électro clash à tête chercheuse : The Enemy Is Us, premier album solo de Max Rael.

Un choc esthétique où la noirceur se danse, où le doute se groove, et où le futur ressemble à un rêve qu’on aurait trafiqué avec du passé de contrebande.

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Ancien artificier sonore d’History of Guns et figure de l’underground UK, Max Rael sort enfin de l’ombre pour livrer un manifeste électro-synthpop aussi acéré qu’addictif. The Enemy Is Us (Liquid Len Recording Company) ne cherche pas à flatter : il observe, dissèque, murmure des vérités inconfortables… puis vous pousse sur la piste. Imaginez Anne Clark qui siroterait un cocktail avec LCD Soundsystem pendant que New Order éclaire la scène, sans rire.

Max Rael revendique un spoken word hypnotique, porté par des nappes synthétiques taillées sur mesure et une rythmique drum-heavy qui claque comme une porte de manoir exposée à tous les vents. On navigue entre dystopies et espoirs tenaces, colère lucide et humour noir – cette façon très britannique de vous sourire tout en vous rappelant que le monde brûle. Des titres comme Slightly Less Than Human ou Brighter Future frappent fort : la mélodie s’installe, les mots restent, et la pensée travaille longtemps après la dernière note.

Futuriste mais jamais froid, mélancolique et irrésistiblement physique, romantique sans trace arrogance : The Enemy Is Us est un disque qui ne se contente pas d’être écouté : il s’infiltre, s’impose, et finit par vous convaincre que, oui, l’ennemi… c’est bien nous.

Jérôme « j’adore la TR808 et les synthés vintage » V.

PS : bien entendu au vu de l’actualité, il ne doit pas appeler sa fille Alice !

 

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