Il n’est jamais évident de rédiger la chronique de la critique d’un livre que l’on vient de dévorer avec passion.

Bien sûr, on pourrait se contenter -comme tant d’autres- de paraphraser le dossier de presse (ho ho ho), ou de se lancer dans un pitch bref comme vous trouveriez ici et

Lisez et vous voilà déjà un peu mis en appétit, non ?

Mais pour « Le Prince » de Magdalena Parys, tout juste paru chez Agullo Noir, et traduit du polonais par Caroline Raszka-Dewez, je ne vais pas m’en satisfaire, car ce ne serait pas rendre grâce à ce livre que j’ai beaucoup aimé !

On peut déjà saluer la traduction qui est élégante, le style atypique et la mise en situation/ chapitrage (des dates, des heures comme dans un film à suspense).

J’ajouterai que les personnages sont très attachants, décalés et puissants : confrontés à la mort, à la conspiration, au destin menacé de l’Etat allemand, ils vivent très fort devant nous et il est frappant de lire (et vivre) leurs aspects humains aussi bien fragiles qu’excitants ou émotionnels. Ils mangent, forniquent, tuent, dissimulent, hurlent, s’engueulent et on les regarde, médusés. Une galerie de (plus ou moins) gentils monstres.

Autre intérêt réel du livre : on comprend un peu les manœuvres, méthodes et organisations très secrètes des services de renseignement du monde entier, qui agissent impunément, de façon totalement illégale, anonyme et invisible et dans des buts plus ou moins louables sans que nous, citoyens naïfs, ne soyons au courant autrement que part notre participation à l’impôt sur le revenu. C’est vraiment ingénieux et … souvent mortel.

Pour résumer, je vous recommande très chaudement Le Prince, en ne vous révélant pas son suspense digne d’un grand thriller, ni son « pitch », mais en vous garantissant que vous allez être captivés. John Le Carré approuverait mes dires et Hollywood devrait se pencher sur un tel scénario bluffant, ou Netflix prévoir un énorme budget pour une série haletante.

Gros coup de cœur, cela fait du bien en cette rentrée mossad, ooops maussade.

Allez, j’efface mes traces, je pique un téléphone à un passant et j’envoie un sms codé à un numéro inconnu des annuaires pour dire que cette chronique est prête.

Jérôme « the spy who loved books » V.

 

Share