Gros évènement dans le monde de la guitare du gros son métal rock blues, avec cette compilation United Guitars vol 2, regroupant des pointures hexagonales en guitares parfaitement éléctriques !
Avec la présence de Yarol Poupaud, guitariste du groupe FFF, et du taulier Johnny, MUD … et qui sort ces jours ci un livre électrique, que votre serviteur a pu rencontrer lors d’une dédicace, interview possible prochainement ? Wait and See comme disent les brexiteurs ! Il y a aussi Fred Chapellier, Saturax, NeoGeoFanatic… que des pointures du manche à 6 cordes, des adorateurs de satu !
Au total 17 morceaux de gâteaux parfaitement rock and rollé dans une avalanche de sons délicatement shreddé comme il se doit.
29 pâtissiers du son rock métal et blues, sans oublier François C. Delacoudre à la basse (Laura Cox Band, Thomas Boissy) et Yann Coste à la batterie (Fills Monkey, No One Is Innocent, Doppler) ; à leurs côtés, un second batteur de choc, Nicolas Viccaro (Dave Stewart, Sixun, KT Tunstal, Véronique Sanson, Hans Zimmer, Dominique Di Piazza).
Un délice de technicité, un soupçon de tendresse… non… pas de tendresse mais plutôt de la musicalité, on est dans la création entre spécialistes, alors plein de question me viennent en tête, et j’ai pu pour Songazine, m’entretenir avec Mr Ludovic Egraz, le grand « manitou » de ce projet « guitares unis volume 2 » made in France, qui semble avoir pris un énorme kiff à réunir ces virtuoses du manche!
Bonjour Ludovic Egraz et merci de répondre à mes questions, tout d’abord félicitations pour ce United Guitars vol 2 ça sonne vraiment « gros son » et ça fait plaisir !
Merci et bonjour, content que l’album vous plaise !
Concernant les guitaristes, comment leur as-tu présenté le projet ? Quelles ont été les bases de ce projet ?
Je leur ai dit : on va faire l’album dont on a toujours rêvé : une orgie de guitare avec des solos partout, et surtout pas de chanteur. Que de l’instrumental ! Ah ah ah ! Rien contre les chanteurs, mais la plupart d’entre nous ont été bercés par le rock instrumental à guitare. Je pense aux productions du label Shrapnel Records, et bien sûr aux albums de Joe Satriani, de Steve Vai ou encore d’Allan Holdsworth.
Pour le reste, bien sûr, du fun, et aussi l’envie de montrer que le milieu guitaristique français regorge de super musiciens. Il y a aussi une envie de revaloriser la guitare, du moins sous cette forme « lead » et « héroïque », qui est associée au rock, un genre musical un peu en déclin. Aujourd’hui, la guitare se fond dans le décor, elle n’explose plus au premier plan, ce qui est dommage. Je veux qu’elle fasse à nouveau rêver.
Quand on choisit les guitaristes pour ce « travail en/de groupe » les choisit-on aussi pour leur capacité à faire jouer le collectif ?
Oui, pour leur envie de partager quelque chose d’unique, et d’apporter des ingrédients de premier choix dans la marmite. L’idée n’est pas de tirer la couverture à soi, mais de construire un album tous ensemble et d’en être fiers. On les choisit aussi non seulement pour leur jeu et leur musicalité, mais également pour leur talent de compositeur, puisque United Guitars ne présente que des compos originales.
As-tu filtré les égo ? Comment as-tu créé les équipes ? sur quelles sensibilités ?
Non pas de problème d’égo, du moins pas sur ce nouvel album. Pour les équipes, comme je connais les guitaristes, mais qu’eux ne se sont parfois jamais rencontrées, je sens qu’il pourrait y avoir des affinités entre telles et telles personnes, et je ne me suis jamais trompé.
Je n’ai pas entendu de morceau de guitariste de genre, un peu plus extrême, comme du Djent ou du Black Métal, dans le volume 3 peut être ?
Du djent, pas vraiment, mais nous avions Pierre Danel du groupe Kadinja, qui avait composé « Symbole », un titre très « new prog ». Peut-être dans le futur, car il y a des guitaristes de cette mouvance que j’apprécie beaucoup. Du black, non, je ne pense pas… Plutôt du death J.
Pourrait-on tu résumer ce projet en « panorama de la guitare Rock en France en 2020 »Y a-t-il une french touch dans le rock and roll ?
Je pense que oui. Cette sensibilité française, on peut même l’entendre chez des artistes aussi divers que Daft Punk, Gojira ou Christophe Godin. Je la décrirais comme une façon d’envisager les choses avec davantage d’esprit, de fantaisie et de raffinement. On peut aussi le ressentir en comparant la sensibilité allemande de Beethoven à celle résolument française de Berlioz, qui sont pourtant tous deux des compositeurs de la période romantique.
N’est-ce pas frustrant de ne pas prendre plus part en tant que guitariste dans cette création de morceaux ?
Je ne me plains pas. La plupart des guitaristes n’ont que deux solos. Comme je n’ai pas trop le temps de jouer en amont des sessions, cela me met une certaine pression, alors c’est très bien comme ça.
Quel a été ton travail sur les « guitares additionnelles ? »
Des petites touches d’arrangements ici et là. D’ailleurs, pas qu’à la guitare. Je joue du Stylophone sur « First Will Be Last ».
Est-ce que tout a été enregistré en live ou partie par partie ?
Les basic tracks (batterie, basse, guitare rythmique) sont live à 90%. Parfois nous refaisons la guitare rythmique entièrement ou partiellement. Il y a néanmoins quelques solos qui ont été joués durant les prises rythmiques et qui ont été conservés tels quels.
L’ingé son Arnaud Bascuñana a-t-il fait des cauchemars la nuit ?
Non, il est très bon guitariste lui-même, alors il prend son pied. Lui est probablement frustré de ne pas jouer. Nous lui avons dit qu’il n’y échapperait pas sur le prochain.
Le live Stream prend de l’ampleur, à cause ou grâce au Covid, que penses-tu de ce média et comment vois-tu l’avenir ? est-ce une valeur ajoutée pour l’auditeur ?
Je pense que c’est bien pour des showcases ou des évènements ciblés, mais regarder un vrai concert sur internet, autant se mettre un bon DVD. Pour que ça vaille le coup, il faudrait aller plus loin, et apporter une valeur ajoutée en créant des environnements pour jouer qui n’existent pas autrement. Certains artistes ont donné des concerts dans des jeux vidéo comme Fortnite ou Mindcraft. Je trouve que c’est plus créatif que juste un concert en live stream. Pour autant, rien ne remplacera jamais un vrai show… l’odeur, les décibels, l’adrénaline.
Rêvons un peu, si on te donnait la possibilité de former un supergroupe, qui prendrais tu ?Un United Guitars « Europe » verra-t-il le jour ?
Je n’ai jamais aimé les super groupes. Les résultats ne sont jamais à la hauteur de mes attentes. Pour un United Guitars européen, j’aimerais garder une majorité de français, mais avec des gens comme John Norum, Mathias Jabs, Uli Roth, Kee Marcello, Fredrik Thordendal… J’adorerais avoir Adrian Smith et Guthrie Govan, mais l’Angleterre n’est plus un pays européen. Il faudrait plutôt envisager un United Guitars mondial…
Le HellFest on y croit toujours en 2021 ?
Non, je n’y crois pas du tout. En recoupant toutes les informations que j’ai pu lire sur les différents vaccins, et l’évolution du virus, je ne vois pas arriver d’évolution significative de la situation avant 6 bons mois. J’ai peur qu’il faille attendre encore longtemps avant de retrouver des concerts avec fosse et en jauges pleines. Après, j’espère me planter et je ne suis pas infectiologue.
Encore bravo pour ce disque, et merci d’avoir accordé du temps, à cet interview
De rien Py, et merci pour cette opportunité.
PY