Konstantin Gropper n’a besoin de personne pour composer et jouer de la musique. Élevé dans cette sphère avec sa sœur depuis sa tendre enfance, notre homme peut jouer toutes formes d’instruments. Un seul lui donne du fil à retordre : la batterie. Cependant ce n’est pas cela qui va l’arrêter pour écrire un quatrième opus répondant au doux nom de Love.
Après l’apocalypse dans son dernier opus The Scarlet Beast O’Seven Heads (2013), il vient répandre l’amour sur Terre. Onze chansons en sont les apôtres. Songazine qualifie son album de douce pop-folk/rock, aérienne, sensuelle et apaisante. On ressent une certaine plénitude dans cette œuvre. L’album s’ouvre avec It’s Tender Maze, une musique qui vous repose par la voix épurée de Konstantin. On se perdrait volontiers dans ce délicat dédale. On se faufile dans ses morceaux qu’ils soient nerveux, It’s Catalogue, Marienbad ou non It’s an Airlift. Young Count Falls For Nurse commence par un extrait audio d’un vieux film « à l’eau de rose ». Ce court passage laisse place à une mélodie pulpeuse, pleine d’engouement et de vie. I am Painting Money est le slow envoûtant de l’œuvre. Même les défunts ont droit à une chanson élogieuse, Eulogy. Un titre retient l’attention, 33. C’est une balade en eau profonde à la guitare sèche sans ajout électronique. Elle est personnelle car ce nombre rappelle l’âge du chanteur pendant l’enregistrement. It’s Love possède un clip qui est intéressant. On retrouve Udo Kier (Iron Sky) qui interprète un retraité paisible, seul, préparant son repas. Pourtant plus loin dans la vidéo, il change d’étiquette. Il devient un homme sinistre et malintentionné. Le contraire de ce que prédit le titre.
A la lecture, certains commenteront : « Mais ça doit être d’une niaiserie pas possible, si ce n’est que de l’amour. » Songazine répondra que non. Puisque la beauté de Love repose par cette musique recherchée, grave et élancée. Enfin, un peu d’amour et d’eau fraîche ça n’a blessé personne, surtout aujourd’hui.
Nous arrivons à notre bibliothèque musicale qui devient énorme chaque semaine. Nous le mettrons à côté de Metronomy, Roxy Music, Balthazar et Divine Comedy. Notre multi-instrumentaliste assurera cinq dates en France en avril, dont la Gaieté Lyrique à Paris. En attendant Songazine finira par une note humoristique pour cette chronique. Selon, Jésus/Sylvester Stallone, il aurait énoncé : « Vous allez vous aimer, bordel de merde ! »
Thomas Monot