d'arsy

Chaque fois que je reçois un CD à chroniquer, je me pose la question : vais-je aimer ?

Si la réponse est non, me voilà bien embêté ! Il faut répondre de manière floue (car on est relancé et en même temps bien élevé, cruel dilemme !). Parfois,  je la joue rédac-chef et passe en douce le bébé à un de mes fidèles reporters pour un deuxième avis. Là c’est plus direct car entre nous fusent des : «  hé, c’est quoi cette daube ? » et me revoilà revenu à la case départ avec une agence promo, ou pire encore les artistes eux-mêmes qui m’interrogent, me pressent… Non, mais vous pensez que tout n’est qu’ordre et beauté parmi les centaines de productions ex nihilo que l’on dévore chaque année ? Thanks God, le calme et la volupté sont souvent au rendez-vous et nos meilleurs contacts professionnels nous déçoivent rarement.

Je n’avais aucun a priori en insérant D’Arsy et son CD 9 titres, Boy Sentimental, dans un lecteur consentant. Constat immédiat : zéro souci pour écrire une chronique favorable et admirative. Fingers in the nose, satisfecit, tutto bene. Haut niveau, parfait à tous les étages dans le domaine à risque de la chanson en français.

Quel plus beau thème d’inspiration ? D’Arsy nous parle ici de l’Amour et de ses peines, ses joies, sa montée graduelle, sa découverte progressive, voire doutes mortels ou chutes éprouvantes ; Il est décliné, redécouvert et toujours, toujours… Ici, les paroles sonnent juste, clair et fort. Exigeant auditeur, tu trouveras là ce petit miracle qui fait qu’un texte dans notre langue tombe pile dans ton oreille, sans user de facilité et parvient à créer cette alchimie intouchable que l’on nomme poésie. La voix est profonde, le timbre original et sensuel. Elégance, pas d’excès, un arôme unique et attachant. Particulières félicitations aux orchestrations imprégnées de sons électroniques « vintage », de drum boxes très électro et de belles nappes ou blinks synthétiques.

De mon humble point de vue, je vous dis « attention, talent ! ». La Gloire, cette vieille canaille dopée au marketing, gonflée au silicone, fumant le cigare du big business par tous les trous et tressant un tapis de billets verts à des marionnettes télévisées, aura-t-elle un peu de compassion pour cet artiste qui m’a bel et bien séduit ?

A suivre, chers amis, en tout cas on vous aura prévenus avant tout le monde.

Jérôme « extraballe » V.

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