Dans la salle de concert du Point Ephémère, Paris…
Le groupe nantais de Bantam Lyons était de retour à Paris, pour jouer en première partie d’un autre groupe de leur coin, les Von Pariahs. Le 1er avril est sorti leur premier album Melatonin Spree.
« Nous sommes des bretons exilés à Nantes« , commence Samuel le batteur du groupe, » Tous les trois, c’est à dire, Loulou (aka Loïc), Mailan et moi, nous sommes originaire de Brest. » Le quatrième Benoît au clavier, est un nantais, « un pur beurre« , commente Samuel.
Cependant, leur histoire commença dans la ville natale de Miossec. » C’était dans la chambre de Loulou, place Maurice Gillet, au n°1*. A la base nous étions que deux, puis nous avons décidé de ramener Samuel et un autre gars« , se souvient Mailan, le bassiste. Samuel ajoute : » On a officialisé à Rennes, lors de notre premier concert, le 6 mai 2013, à une soirée qui se nommait » Carte Blanche à Samsam ». Très bonne mémoire.
En 2014 arrive leur premier EP, I Want To Be Peter Crouch. A cette époque Songazine les avait repérés ici. En octobre dernier, ils ont sorti un dernier single éponyme, avant le grand saut de Melatonin Spree. « Au départ, nous n’étions pas dans l’optique de fournir un album entier de si tôt. Notre label Kshantu nous a proposé un deal. Il produirait notre EP mais ensuite on devait composer, dans la foulée, un album, » explique Loulou, le chanteur-guitariste. Il continue : »On ne voulait pas se prendre la tête avec ce premier album, dans le sens où on voulait que ça soit un instantané de quelque mois. On voulait du neuf. » Ce premier opus a été enregistré dans la campagne, près d’Angers au studio Black Box. Il a été élaboré en un temps record de cinq jours. « C’était sport ! » S’exclame Samuel. « Tous les jours le même rythme, 9 heures – 22 heures », répond Mailan.
Bantams Lyons est un savant mélange de nombreux genres musicaux prenant racine dans les années eighties. On y retrouve du shoegazing, du post-punk, avec un côté noise sur un soupçon de cold-wave. « Nous sommes un brassage de musique« , commentent-ils. Dans ce qu’ils écoutent, on retrouve de nombreux points communs entre eux. Samuel en énumère : » On a tous des goûts différents, mais on s’accorde souvent sur du Walkmen, The Nationals. On apprécie aussi tous ces groupes venus des labels comme Fat Cat Records, Sigur Rós, Animal Collective… »
Parmi les sept morceaux de l’album, plusieurs d’entre eux sortent du lot. Le cas de Something Familiar avec une mélodie qui se rapproche des Smiths. La favorite de Songazine se nomme Léopard Print Wife Beater. Une autre chanson nous interpelle par son nom : Michel ; « Ce prénom n’appartient à personne en particulier. C’est juste que nous avons un ami rennais qui ponctue ses phrases par, « Alors, Michel? » réponds Loulou avec un accent du sud. « Quand, j’écris les maquettes des chansons, je n’ai pas les paroles, ni les titres. En fait, c’est un titre provisoire qui est resté dans la version finale ».
Dans Melatonin Spree ont ressent une ambiance épaisse, brumeuse, agrémentée d’une fougue électrique. Certaines personnes s’accordent sur une part de mélancolie dans l’atmosphère du groupe. Loulou défend son œuvre : » On n’a jamais voulu écrire de la musique triste. Les gens entendent un peu ce qu’ils veulent. C’est une idée récurrente. On ne le revendique pas. Nous n’avons pas pour ambition de faire chialer dans les chaumières ».
Pour l’instant, ils n’ont pas vraiment défini une direction à suivre. Pour eux le plus important est de continuer à jouer de leur musique le plus longtemps possible, sans se préoccuper du reste. « On se cherche encore. Nous n’avons pas de cap défini, on préfère avancer à tâtons. On veut garder une part de mystère sur ce qu’on réalise. »
Pour l’instant pas de réelle date pour nos Bantams Lyons, mis à part le 8 avril à Brest pour les dix ans de Sourdoreille. Ils seront le 21 avril au festival l’Ère de Rien, pour un ciné-concert, intitulé Les Yeux Dans Les Bleus. Ils seront avec d’autres groupes de la scène indé’ nantaise. Par ailleurs, le 6 avril au Point Éphémère, il y aura Djokovic, le side project de Loulou et Mailan, « un son pop-guitare, dans la lignée d’un Captured Tracks« , raconte le bassiste.
Enfin, il nous reste plus que le dernier mot pour clôturer cette rencontre : « Vive Brest ! » Kenavo.
Thomas Monot
Bonus lien :