
Il y a dans la musique d’Atomesis quelque chose de minéral, une force tellurique qui se déploie comme une coulée de lave sonore. Fondé en 2022 dans la région de Manosque, dans le suuuuud! le quatuor se revendique « récolteur d’atomes », et c’est bien ce qu’ils offrent : des fragments d’univers, lourds et incandescents, que la voix de Rébecca illumine d’éclats tantôt éthérés, tantôt rageurs, en gros ils ne sont pas venus cueillir de la lavande !
Musicalement, Atomesis se place à la croisée des chemins : les murs de guitares épais évoquent les plaines désertiques du stoner californien (Kyuss, Fu Manchu), mais l’ombre de formations françaises comme Hangman’s Chair, Mars Red Sky ou Klone plane également, apportant cette mélancolie typiquement hexagonale.
Ajoutez-y des envolées atmosphériques dignes d’Alcest, et vous obtenez un cocktail unique : un stoner-progressif en français, qui assume ses racines autant que ses ambitions.
Alors évidemment les résumer à ça du stoner prog serait passer à côté de ce métal très intelligent, intellectuel, introverti autant extraverti, une bonne découverte
Après un premier EP, Héritage (2023), le groupe a frappé un grand coup avec Gobi (2025), un morceau-fleuve de 7 minutes qui transpire la maturité et affirme une direction musicale plus radicale. Ici, la lourdeur hypnotique s’allie à un sens du voyage sonore, comme si Tool s’invitait dans une jam session avec Elder au beau milieu du désert de Mojave.
Leur prochain EP, Histoires Vraies (14 novembre 2025), promet d’enfoncer le clou : cinq titres entre contemplation et fureur, où la basse tellurique d’Aurélien et la frappe volcanique de Vincent sculptent un socle solide pour les riffs de Clément et les incantations vocales de Rébecca.
Sur scène, Atomesis dégage une intensité rare, entre catarsis et transe, capable de plonger le public dans une spirale vibratoire qui rappelle autant les grandes heures du post-metal que les brûlures d’un stoner brut.
Atomesis ne se contente pas de jouer du rock : ils récoltent les atomes de nos angoisses, de nos espoirs, et les transforment en une matière sonore dense et lumineuse. Un groupe à suivre de très près, tant il a déjà trouvé une signature qui pourrait l’installer durablement dans le paysage du stoner/prog hexagonal.
Je vous laisse avec l’interview du groupe qui je pense finira d achever tout le bien qu on pense de ce groupe .
@pyofficiel
Je dois faire un résumé à un ami dans une soirée, que dois-je lui dire de vous pour qu il ait envie d’écouter ?
Rock progressif, stoner atmosphérique voire du métal. On trouve dans la musique d’Atomesis beaucoup d’influences qui permettent d’avoir un large spectre musical. La grande originalité vient des textes en français qui, dans ce style, se démarque franchement.
Si vous deviez présenter Atomesis en trois mots ou trois influences majeures, ce seraient lesquelles ?
Rock/ Chant en français / Aventure humaine
Vers qui est destiné cet Ep ?
Tout en gardant une base rock, les morceaux sont très variés. Ce nouvel EP s’adresse donc autant aux fans de stoner pur (Il Regarde les Hommes Tomber), de rock-prog-atmo (Gobi, l’Homme des Prés) ou amateurs de métal (Prise de Conscience).
Pourquoi un ep et pas un album directement ?
On voulait enregistrer proprement les morceaux déjà existant et puis l’argent est le nerf de la guerre, entant que groupe indépendant et auto-produit, le choix de l’EP nous a paru le plus évident.
Le nouvel EP s’appelle Histoires Vraies : quelle vérité cherchez-vous à transmettre dans vos morceaux ?
« Histoires vraies » souligne l’absurdité et l’ambivalence de toute choses, c’est juste une blague, car tout est forcément subjectif. Par exemple comment une croyance peut-elle est canonisée au rang de « vérité »? Nos morceaux ne cherchent pas vraiment à transmettre de vérités. Ici, nos textes racontent des histoires de la vie de tous les jours et en l’occurrence, sur cet EP, ces histoires sont vraies..
Votre single Gobi (7 minutes !) a marqué un virage plus affirmé vers le stoner-progressif. Était-ce une étape test ou une véritable ligne directrice pour l’avenir ?
Nous sommes très fiers de Gobi. Nous prenons énormément de plaisir à la jouer. Très naturellement donc, nous avons envie de tendre vers le style qui nous épanouie le plus. Notre style se peaufine et effectivement, une ligne directrice autour de « Gobi » est entrain de se dessiner.
Qui a réalisé cet Ep et quels en ont été les grandes lignes de « fabrication « jusqu’ici ? Des anecdotes à nous raconter ?
Comme le précédent, cet EP a été enregistré à Manosque au studio Muvida avec Thomas Reybard. Le processus de fabrication est souvent le même : Clément propose une idée à la guitare ou Vincent arrive avec un pattern de batterie et on se met à bricoler autour jusqu’à ce qu’on soit satisfait. Anecdote pour la première fois dans Atomesis, vous pourrez entendre des harmonies vocales : Clem chante avec Reb sur la fin de Gobi et Vince s’essaye au scream, toujours avec Reb, sur Il regarde les Hommes Tomber.
La pochette de l album est très contradictoire une fusée et un agriculteur qui regarde, on pense a Interstellar,la solution est elle dans les étoiles ? Dans la terre ?Sur une autre planète ?
L’idée de cette pochette est de rassembler les différentes histoires de l’EP, il y a donc des références à chacun d’eux dessus (on vous laisse retrouver les références maintenant que vous connaissez par cœur nos morceaux héhé). On ne propose pas de solution mais cette pochette pourrait être la métaphore de la contemplation, que parfois, prendre le temps d’observer pourrait éviter ou résoudre bien des problèmes …
Les thématiques d’écritures sont assez pessimistes, pensez-vous qu on va tous crever ?
Jolie réf à Sidilarsen! Les principaux textes pessimistes proviennent de Vince dont l’une des principales influences d’écritures (en toute modestie) est Reuno de Lofofora. Il est vrai qu’au vu de la situation du monde, le pessimisme est facile et que cela se ressent dans les textes. Mais c’est ce qu’on pourrait appeler selon les mots de Clément du pessimisme métaphorique.
Vous vous définissez comme des « récolteurs d’atomes » : qu’est-ce que cela signifie pour vous dans votre démarche artistique ?
Les Récolteurs d’Atomes provient du nom du groupe. Ça n’a pas de réel impact sur notre direction artistique. C’est au départ un choix lié à nos métiers respectifs puisque deux d’entre nous travaillent dans l’atome et deux dans l’agriculture : « Atom » et « mesis » qui provient de messis voulant dire en latin « la moisson ». C’est plus de l’ordre de la licence poétique finalement.
La release party du 22 novembre à La Capsule (Manosque) : qu’est-ce qu’on peut attendre de cette soirée ? Des surprises prévues ?
Préalablement à la soirée nous aurons réalisé deux jours de résidence à La Capsule avec un coach scénique. Notre show sera le plus rodé et évolué que nous aurons jamais fait. Et il se pourrait qu’un ou deux morceaux jamais joués jusqu’à présent soient de la partie …
Que peut on vous souhaiter par la suite ?
De continuer à prendre du plaisir, de poursuivre cette belle aventure humaine qu’est Atomesis et de trouver de belles dates pour défendre ce nouvel EP !
UN GRAND MERCI A EUX!
@pyofficiel