Une chanson de rupture. Paf !
Cette mélodie poignante est la complainte d’une femme (ou d’un homme) qui a le cœur brisé. Réplique d’une âme en détresse, juste après la fin d’une histoire d’amour : on lui a claqué le classique « je suis venu te dire que je m’en vais » dans la face et les yeux rougis, voici ce qu’entonne celle (ou celui) qui est resté à quai. Et ne me dis pas qu’on reste amis !
La version originale de 1964 est chantée par Dionne Warwick et composée par Burt Bacharach. Chanson extraordinaire qui passera l’épreuve du temps, elle sera reprise par de nombreux artistes, dont Isaac Hayes en une version hors norme de 12 minutes.
Dionne Warwick évolue à deux mètres au-dessus du sol et nous envoûte de façon définitive. Les chœurs et les violons sont issus d’un monde parallèle ou directement importés du Paradis. On est en apnée pendant 3 minutes, entouré d’élégance et de beauté sonore. Un classique dont l’écoute obligatoire devrait être instaurée dès le plus jeune âge, avec la biographie de Martin Luther King.
Mon trésor secret c’est la reprise habitée qu’en firent les Stranglers.
Noire et vénéneuse, hachée par une guitare rogue et une basse d’acier trempé et surtout riche de deux solis. L’orgue de Dave Greenfield convoque les Doors sans préavis et nous fait partir au-delà de la stratosphère ; celui de guitare exécuté par Hugh Cornwell nous rappelle que c’est (toujours) un grand musicien. Le morceau est étiré à plus de 6 minutes et demeure une friandise que je vous prescris en…tube.
Oui, petit chanceux, je l’ai en sa version 45 tours, car ne figurant point sur l’album Black and White. Et non, je ne le vendrai à personne.
Une chanson/ deux versions trônant sans fatigue dans mon panthéon des merveilles de la musique de la fin du XXème siècle.
Si vous ne connaissez ni l’une ni l’autre : je vous envie avec rage d’avoir l’occasion de faire ces découvertes ex-nihilo. Walk on by !
Jérôme « can’t get over losing you » V.