En repensant à l’année 2019, je me dis que mon goût avéré pour ce qui est cold wave, électro et indus se confirme toujours plus densément, tel un glaçon tout en dessous de la banquise ! (qui elle… fond !) . En ce millésime frais : Frustration, Oktober Lieber, Kompromat, Sara Zinger et … TR/ST m’auront enchanté ; écoutes répétées, chroniques, partages le prouvent.

Alors TR/ST ? (prononcer Trust mais ne pas devenir antisocial pour autant, quoique…). Derrière cet acronyme, un homme Robert Alfons, canadien (c’est clair, pas des Îles Tropico-pipo).

L’œuvre ? En deux parties : The Destroyer (Part 1 and Part 2).

Un son singulier, une voix au « tremblé » reconnaissable entre mille. Des morceaux qui pourraient sembler un (tout petit) peu heureux, mais dégoulinent de mélancolie et de regrets éternels. C’est simplement émouvant, ça prend l’âme et c’est unique. Deux chapitres, deux albums en un, assez différents.

Part 1 : on explore des mondes sombres, on croise des revenants avec une once de Pet Shop Boys, un doigt (de mort) de Manchester, avec du synthé nappesque. Grouch y trône dans toute sa splendeur de velours foncé et de boiseries d’essences précieuses, ourlé de magie noire. Dans un autre monde, ce morceau passerait à la radio et la TV serait en noir et blanc en diffusant des reportages sur Bela Lugosi, en boucle. Dans ce monde, The Destroyer Part 1 serait enseigné dès la seconde, et pas en option.

The Destroyer Part1 Cover

Part 2 : on revient d’un enterrement, on regarde des photos d’avant… ou alors un peu ivre, mais pas trop, on fait le bilan de sa vie, un soir tout seul. Dehors, il neigerait. TR/ST ce n’est pas à écouter en phase d’humeur descendante ou très basse, mais c’est beau comme dans : « c’est beau et ça fait mal ». Dans un autre monde, The Destroyer Part 2 serait passé en boucle aux chasseurs qui tuent des animaux sauvages, arrêtés et ligotés, avec des vidéos HD de la Terre qui devient grise, vue de l’espace et de leur (minuscule) cellule pour les 35 années à venir.

The Destroyer Part2 Cover

Coldissime donc c’est garanti, mais surtout sensible et touchant. A ne pas mettre entre toutes les oreilles, seulement celles qui tolèrent les excès de mélancolie et de splendeur désolée.

Vous êtes prévenus, welcome to The Destroyer, thanks Robert A.

Jérôme « new dawn fades » V.

 

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