Top of my best of 2017, ce que mon goût retient d’un an de richesse musicale, les pépites d’oreilles qui restent filtrées par le tamis mélodieux, Noël Joyeux !
Tout d’abord, je me présente je m’appelle No Plan, je suis l’EP posthume de David Bowie, né le 8 janvier 2017, un an après son décès le 10 janvier 2016. Je sors le jour de ses 70 ans et contiens quatre titres, enregistrés en même temps que l’album Blackstar en 2015. Je joue dans la comédie musicale Lazarus, composée par Bowie. Je fus inspiré par le roman de science-fiction L’Homme tombé du ciel, The Man Who Fell to Earth (1963) de Walter Stone Tevis, un extraterrestre migrant de sa planète sur terre pour y faire venir son peuple souffrant de sécheresse. David Bowie interpréta le rôle principal de l’adaptation britannique L’Homme qui venait d’ailleurs (1976) et en imagina la suite sous forme de comédie musicale jouée à Broadway fin 2015. Plutôt fidèle au roman, le film permet de se plonger dans le souvenir de l’illustre icône que fut David Bowie et de réécouter le ressuscité Lazarus, parmi les morceaux de choix de Blackstar.
Mais moi c’est Vanessa qui a rassasié mon manque d’extase sonore en disant « ouïe » à l’ambiance dream-pop sensuelle de Cigarettes After Sex et leur premier album répondant au même nom audacieux. C’est internet qui les a révélés et ils bénéficiaient déjà de millions de vues Youtubesques avant même la sortie de cet album, mi-juin labellisé Partisan Records. Les quatre texans du groupe assurent une réaction hypnotique entre rêve du son et réalité des paroles. Greg Gonzalez, chanteur parolier et leader a un talent d’introspection planant dans ces chansons mariées à une instrumentation alchimique qui donne envie d’en écouter plus, sans ou en ayant envie de fumer avant, pendant ou après. En ouverture K détaille une histoire d’amour qui enchante et déchante aux sons de guitares suaves. Each Time You Fall in Love est une réminiscence de la BO de Twin Peaks d’Angelo Badalamenti pour ceux qui entendent ce que je veux dire. On craque sur une pochette au design sombre et épuré d’un album à tenir éloigné de personnes qui voudraient arrêter l’amour ou le tabac, ou en rupture tant ces berceuses érotico-sentimentales nous baladent en luxure, calme et volupté.
Les sorties d’album promettent et bien souvent promènent dans divers univers et vers quel son « sain » se tourner sinon Metz, pas la ville mais le groupe qui fait grand bruit avec son noise post punk hardcore rock jusqu’à faire chavirer mon oreille interne. Ce trio canadien qui vient de la scène indé punk s’est emparé du nom de la ville française où il se sont produits à leurs débuts en 2006. Leur troisième album Strange Peace (label Sub Pop Records) est un bijou de 2017 qui agglomère quelques pépites des cours d’oh !! comme Drained Lake, qui tourne en boucle à l’oreille ou les cordes d’escalade des « grattes » de Mr Plague. A la fin, c’est une avalanche de guitares qui déferle sur Dig a Hole ou sur la longue piste de presque 6 minutes de Raw Materials légèrement saupoudrée de krautrock des années 60 qui mène le conduit auditif à l’ivresse des cimes.
On m’a convié à redécouvrir l’artiste indie St. Vincent, dont le Digital Witness d’il y a quelques temps m’avait impressionné. Novembre 2017, j’ai chroniqué pour Songazine son nouvel album MASSEDUCTION, en une messe célébrant la séduction de masse, parodie de dénonciation à peine couverte de grands maux sociétaux ou perso. On peut écouter Pills, qui accompagne à merveille un bon verre d’oh !
Je me suis dis qu’après le choc Carpenter Brut reçu lors d’un concert en 2016, le duo rouennais du groupe Christine avec son nouvel album Atom From Heart sortie en février 2017 serait parfait pour mettre en transe mes nerfs auditifs ou sympathiques, me rappelant les jeux d’arcade ou les films très 80s. J’ai pris un peu d’électro-new wave dans les dents du single Lipstick, avec des sinusoïdales de synthé battant les pulsations de décibels de mon propre pouls cardiaque à l’écoute des chœurs inquiétants de Howling Wave qu’on croirait issu d’un film de John Carpenter. Ça tombe bien, Christine c’est l’éponymie du roman de Stephen King et de l’adaptation filmique de John Carpenter sorti en 1983 et ça s’emboîte très bien avec la pleine vitesse d’une caisse à résonnance électronique.
Bon pour la révision et la vidange, mon cerveau encaisse et retient ça de 2017. Il va recharger la batterie, caisse claire comme grosse caisse pour que ça percute mieux et plus à la baguette de mon prochain top of the best.
Vanessa MdbS