It is basically a romantic love song and one of the most simple tracks that Tears for Fears have ever recorded. It is a romance song that goes a bit perverse at the end. — Roland Orzabal
(not so) Simple is good
Les chansons n’ont pas besoin d’être compliquées pour être belles (un jour je parlerai de Pure des Lightening Seeds), et il y a dans Head Over Heels, sorti en 1985, quelque chose qui m’a toujours touché. Alors oui le piano est simple et martelé sans nuance, la basse fait quelques fioritures mais rien de fabuleux, la batterie fait également le minimum syndical, et le solo de synthé est…. synthétique. Mais la mélodie est magnifique, la basse juste un peu fuzzy, la batterie bien caverneuse comme à l’époque. Il y a beaucoup d’espace dans ce morceau, on a le temps de profiter de chaque instrument grâce au tempo bien lent et aux arrangements spartiates.
Ca commence nickel avec le thème principal au piano, des petits violons qui frisotent, juste le temps de commencer à se dire que ça va être bien. Puis la guitare entre en serpentant autour du premier thème, la batterie fait monter la tension, et enfin la basse arrive juste à temps pour le premier couplet.
Et là arrive la voix de Roland Orzabal. Il commençait à chanter de plus en plus fort à l’époque (d’ailleurs le tube de l’album s’appelait Shout, doh), mais sans encore en faire trop. Un peu d’appel-réponse avec Curt Smith, qui donne un bon équilibre et de la variété. Et des paroles qui, sans être révolutionnaires, sont un équilibre intéressant entre la chanson d’amour premier degré et quelque chose d’un peu plus mystérieux (lire: pas très compréhensible). Il y a même des petits violons pizzicato (pizzicati?) pour dire que non, tout va bien, c’est une chanson légère, il ne faut pas s’inquiéter.
Après un refrain sans histoires, le deuxième couplet introduit (en plus de nappes de synthé) un peu d’intérêt avec un contre-chant un peu caché et qui semble en contradiction avec l’optimisme du premier couplet: alors que Roland parle du futur et des rêves de sa famille, Curt bougonne à l’arrière qu’au fond rien ne change, même quand on essaie de se comporter en adulte… Du coup Roland s’énerve aussi, et tout à coup il parle d’avoir une arme dans la main….wtf ? Le tout sur la même musique guillerette qui progresse de son pas de sénateur. Le refrain revient, mais du coup on se sent un peu moins d’humeur badine. La dernière section parle de trèfle à quatre feuille, et, le temps qu’on se demande encore une fois ce qui se passe, tout le monde se met à chanter « la la la » en chœur. C’est facile, c’est rigolo, mais du coup on se demande quel poisson on essaie de noyer. Une chanson guimauve qui se finit effectivement en malaise.
Ecoutez donc tout l’album
Songs from the Big Chair est un album très, très chouette (c’est un terme technique pour dire que je l’aime bien). Jouez-le d’un bout à l’autre, et écoutez vos anciens radoter à propos d’un temps où on devait économiser notre argent de poche pour après pouvoir aller acheter un 33T au magasin de disque, pour ensuite le rapporter chez soi et l’écouter en boucle tout en étudiant la pochette sous tout les angles. Je ne dis pas que c’était mieux qu’un click à 0.99€ sur iTunes ou un coup de PirateBay+uTorrent, mais on se sentait un peu plus impliqués.
Enfin je crois.
Mais je radote.
Laurent